Vendredi 01er Mai 2009
Après une virée dans le 13è où j’ai fait mon plein d’algues et déj chez mon Viet préféré… après un dernier tour dans la mythique Rue Louise Weiss qui n’est plus que l’ombre d’elle-même pour y voir à la Galerie Art :Concept, l’expo perso d’une de mes artistes préférées, Martine Aballéa… je suis revenue dans mes nouveaux quartiers : Bastille-Chemin Vert.
Et pour fêter le soleil et le 01er mai, je change mon statut facebookéen en faisant un hommage appuyé aux Sales Majestés : « Jeeeeee suis fière, fière de ne rien faire, jeeeeeeeee préfère à jamais neeeeee plus rien faire ! ».
Des paroles plus qu’engagées de la part d’un groupe de punk français des eighties qui à mon avis manque sur la scène musicale française !
« Jeeee me suis couvert de boue à rester au garde-à-vous… non je ne crois plus en vous, c’est une histoire de dégoût… »
Où sont les punks ? Où sont donc passés les punks ? Les vrais, pas ceux qui font de pâles imitations des looks hallucinés qu’ils se traînaient dans les rues de Londres contre Miss Thatcher. Est-ce qu’aujourd’hui, on n’est pas plus que jamais en plein « No Future » ? Où sont les héros ? « No More heroes » avaient déjà prédit les Stranglers dans les eighties ? Whatever happened to the heroes ? all the Shakespearoes’ ? They watched their Rome burn… whatever happened to the heroes ? »
Est-ce que Martine Aballéa parle elle aussi d’une sorte de paradis perdu dans son expo chez Art :concept . Qui sait ? Quoiqu’il en soit, c’est beaucoup plus doux, pas punk pour un sou. Pour moi, Martine Aballéa est une sorte de jeune Miss Marple à la française. C’est soit une héroïne de Jacques Demy, une sorte de Delphine Seyrig du monde des arts plastiques, soit une créature d’Agatha Christie avec ses fioles, ses clairs de lune empoisonnés, et ses vieilles dentelles… on jurerait qu’elle nous aurait fait respirer de l’ether !
C’est une Anglo-saxonne débarquée de New York à Paris il y a de cela des années mais il n’empêche qu’elle a toujours l’air de planer quelque part du côté de Saint- Mary Mead ou d’un de ces petits villages anglais parsemés de cottages et de jardins fleuris. D’ailleurs, elle vit dans un atelier magnifique perdu au milieu d’un jardin non moins luxuriant. On pourrait imaginer qu’elle veille là sur des élevages de papillons mais non… les papillons sont plutôt dans sa tête, ce qui fait tout son charme et son talent ethéré.
Son expo Rue Louise Weiss s’intitule « Last lost lake and other series ». C’est une série de paysages très mystérieux, presque fantômes… ils sont recolorisés et s’accompagnent de mots enigmatiques… on est transposés au bord d’un lac, près d’une forêt, dans un univers très à part, dans un passé-présent fictionnalisé… bref, c’est le début d’un roman qui nous fait frissonner d’emblée… c’est ce même genre de sensation que l’on peut ressentir juste avant de sombrer dans le sommeil. Son univers est aussi onirique que léthargique finalement.
D’ailleurs, il y a quelques années, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, elle nous invitait carrément à dormir dans son expo, au musée… était-ce feng shui ? N’était-ce pas ? Il suffisait de s’allonger et se laisser aller dans ce voyage onirique dans lequel les gardiens du musée devenaient les gardiens de notre sommeil. Sinon, elle nous a déjà invité dans des paysages aussi attrayants que Luminaville-les-Bains, une sorte de ville balnéaire avec un Spa… une installation qu’elle a conçu à base de néons… luninescents comme son nom l’indique !
Certaines de ses affiches reprennent des emballages, jouent avec les titres, nous convient même dans son Club. Un club à l’Anglaise, très fermé. Le « Green Cat Club » dont les membres se comptent sur les griffes d’un chat.
Je me laisse souvent tenter par ces nombreux breuvages aux noms curieux : les eaux vertes et eaux florales, les potions violettes ou les boissons rondes. Quant à ses menus abracadabrants, ils se composent autant de « potage antique » que de « fondants cosmiques » ou autres confits végétal… bref, un régal visuel !
Si elle pouvait ouvrir un restaurant ou un salon de thé, j’y serai très souvent. Quant aux marmitons les plus doués, je pense qu’ils pourraient s’inspirer de ses menus pour créer de nouvelles alchimies gustatives.
Elle a donc conceptualisé un monde tout-à-fait parallèle.
Dans lequel il fait beau, comme aujourd’hui, alors que je fais un retour aux sources pour un café matinal Rue de Charonne, à « La Pause ». J’aurais pu choisir « la Fée Verte » mais je suis là, sous un soleil inattendue. Obligée de retirer mes gants de pilotage, mon blouson de cuir couleur carbone. J’ai juste gardé ma robe Empire couleur Noisette, mes collants pistache et mes bottes de bikeuses légendaires.
Assise sur cette terrasse plus qu’ensoleillée, j’ai peur d’attraper un coup de soleil, un coup de chaud, un coup de love, un coup de beau… je commence même à avoir des hallus. J’aurais dû apporter mon Borsalino. A ma droite, un type qui a sérieusement le menton en galoche m’intrigue… mais non, ce n’est définitivement pas Beigbeder. Et le serveur, là, est-ce que ce ne serait pas Benoît Magimel ? Et là-bas : Louis Garrell ? J’ai rendez-vous avec Guy McKnight. Que fout Edouard Baer avec Vincent Cassel ? Fallait-il mettre un chapeau ? Le même soleil brille-t-il dans le 13è ? Xavier de Moulins est-il dans le coin ?
Anaïd Demir
vendredi 31 juillet 2009
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