Lundi 03 novembre 2008
Octobre est passé, fini et bien fini. Je n’en retiens que l’essentiel.
Ma journée à Londres chez Marc Quinn, ex YBA (Young British Artist) des Nineties, sage comme un bonze, dans son atelier si zen. Entouré de ses bouddhas immaculés et omniscients. Puis une visite rendue à sa Kate Moss en or, déesse moderne devenue pensionnaire du British Museum pour plusieurs semaines, logée quelque part entre les antiquités grecques et romaines et les vanités multicolores d’un Damien Hirst plus que crâneur. Les canons de la beauté british se défient ici par-delà les époques. La nuit, quand toutes les œuvres des musées s’animent, que les sculptures ont un goût de sang au fond de la gorge, j’imagine qu’il se déroule de terribles batailles entres les murs de ces architectures archi-classiques.
Puis il y a eu la semaine de la Fiac… mais sur fond de crise. Une foire bien vivante et même bonne vivante, délirante comme il se doit ! Performances artistiques, visites de flics pour des Kulik des années 90 qui heurteraient la sensibilité d’on-ne-sait-qui pour on-ne-sait-plus-quoi, des Chapman qui tombent dans la provoc facile et customisent des aquarelles historiques de Hitler… etc, etc. La Fiac 2008 aurait pu donner dans l’épouvante… mais heureusement, les couleurs de l’art sont restées vives, intactes, vivifianes. Indélébiles comme les artistes.
Un matin, Santiago Reyes m’a fait fait rêver en me racontant son rêve de la veille… il me raconte qu’il a rêvé de moi (Intéressant… un artiste qui rêve d’une critique… Est-ce qu’on entre de plain-pied dans la psychanalyse ?).
J’essayais des chaussures pour le mariage de mon frère (Ah ? Lequel des deux ?)… Et je portais des collants rouges très très rouges (ça, c’est vraiment moi, ça m’arrive souvent… j’ai aussi eu ma période rose fluo, rose fuschia, violet, bleu turquoise, ajourés)… Bon. Mais finalement, j’aurais finalement opté pour une paire de « mocassins » (voulait-il dire « escarpins » ?) à talons hauts rouge à pois blancs… (rouge sur rouge, tout bouge ? Etait-ce des chaussures aussi vénéneuses qu’un champignon ? Des Amanites Phalloïdes tue-mouches si je comprends bien !)…
Et d’ailleurs, tout ce rouge si rouge me rappelle mon rouge à lèvres très rouge baiser que je porterai ce soir au Bal Jaune très jaune poussin de chez Ricard…
A moins que je ne décide d’agrémenter ma tenue d’un détail jaune très jaune et de laisser une trace de rouge sur la joue anisée d’Aurèle Ricard de retour de Shanghaï et dont on fête l’anniv au Chacha.
Mais avant, j’aimerais résoudre quelques énigmes. Pourquoi les Ricard aiment-ils le jaune comme Klein aimait le Bleu ?
Et pourquoi les Ricard se passent-ils le mot pour donner un bal le même jour mais séparément?
Ricard Versus Ricard. Jaune sur Jaune. Joue contre joue. Laquelle des deux fêtes choisir par cette nuit glaciale ? La fête officielle ou la fête amicale ?
Les deux. Et pour la première, pour le Bal Jaune, je deviens l’amical pass de Jeremy Deller.
Avis aux apprentis-artistes qui pensent que le monde entier les attend et que toutes les portes s’ouvriront un jour sur leur passage: on peut avoir une expo perso au Palais de Tokyo pendant la Fiac, être un artiste British ultra-connu, avoir la Tate à ses pieds, être bordé de prix multiples et variés, être ultra-envié, très convoité et méga prisé, et même être cap’ d’inviter une fanfare entière à jouer de l’Acid Brass… et se retrouver le soir du Bal Jaune sans pass.
Quant à moi, au Bal Jaune, je m’ennuie ferme. Chaque année un peu plus que l’année dernière. Une impression de déjà-vu. Et pendant que Matthieu Laurette fait un pola de moi… dasn la foule, près du vestiaire inopérant, Deller et moi, on se perd.
De toute manière, je préfère l’ambiance plus intimiste du ChaCha. En un éclair, j’y suis déjà et une colonie de Brésiliennes agitent leurs trucs en plume avec panache sous mon nez, juste pour les jolis yeux d’Aurèle qui irradie de bonheur. C’est moins une soirée que technicolor. Comme je les aime.
Ça c’était la semaine dernière et voilà qu’aujourd’hui, c’est mon tour ! C’est ma journée technicolor à moi. Sans les plumes mais bel et bien avec le panache et le cor de chasse. C’est la Saint Hubert, le patron des Chasseurs. Je savais que je n’avais pas choisi ma date de naissance par hasard !
Une année supplémentaire. Rien n’a changé depuis hier et avant-hier.
Née à la Saint-Hubert, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion… qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, Anaïd is Anaïd forever !
Anaïd Demir
mercredi 29 juillet 2009
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