Mardi 12 février
En terrasse des « Editeurs » avec Youri, je repense à mardi dernier. Même lieu, même décor. Autres circonstances.
De retour d’une chasse aux fraises Tagada nocturne en bas de chez lui, Kamel Mennour m’offrait une frite acidulée comme je les aime !
« Anaïd élevée à l’acide »… ça vient de là ! De l’acide citrique. Ne cherchez pas ailleurs !
Avec Eric Stéphany, on se sentait brusquement d’humeur bretonne, et la météo s’y prêtait. On s’est soudain décidés à aller dépecer un tourteau sur le champ ! Et pour se satisfaire, on rêvait d’une bonne vieille brasserie parisienne où les Droits de l’Homme, entre autres choses importantes, auraient été signés… enfin, même n’importe où, du moment que la bête avait encore l’air de frétiller de la pince dans nos assiettes ! Et pendant que je fantasmais sur Marat dans sa baignoire, tout ce qu’on a réussi à se faire servir… c’est un pot-au-feu ! Parce… c’est pas la saison des pinces ! Comme par hasard !
Et cette fois, un mardi plus tard, même décor… mais on a une autre distribution d’acteur et un challenge un peu plus difficile que de se gonfler d’air iodé et partir à la pêche au crabe dans une cité hostile aux crustacés.
J’étais avec Youri de la Galerie Lara Vincy, et il s’agissait de tester les solides aptitudes d’un galeriste d’expérience. Est-il facile de passer du montage d’une expo de Ben à l’élaboration d’une biblio Ikéa livré en kit? Qu’est-ce qui est le plus rapide ? Le plus léger ? Le plus agréable ? Un Joël Hubaut ou des étagères pas légères? Un Charlemagne Palestine ou des planches à assembler dans l’ordre suivant le mode d’emploi? Fixer un délicat Raymond Hains ou de fragiles plaques de mélaminé blanc ? Cheviller au corps un mobilier colossal ou caresser un molosse d’Aurèle (Lost Dog) dans le sens du poil ? Quelle épreuve ! D’autant qu’on avait corsé les règles du jeu : il fallait tout monter avant minuit avant un minimum d’outils !
Et en direct de cette terrasse surchauffée, on a pris les paris et de grosses doses d’énergie.
Et maintenant, je suis convaincue que Youri a son brevet supérieur de Légo-technie. En 1h à peine, il a eu raison de ce bloc d’1,80m sur 1,80m. Ça avait l’air d’un jeu d’enfant pour lui. Impressionnant ! Comme quoi la fonction de galeriste ne requiert pas que de la matière grise mais aussi des biceps bien entretenus, de la logique, de l’esprit pratique et du panache !
Tout ça pour des tas de bouquins, des kg de catalogues, des tonnes de cahiers, des montagnes de communiqués de presse et de paperasse… bref, tous ces mètres cube pour de la pensée! Et à peine avait-on fini, qu’il était tout juste l’heure d’aller baronner. Parfait pour se défouler! Sauf que j’avais jamais essayé le mardi : quel ennui !
Anaïd Demir
mercredi 29 juillet 2009
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