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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

mercredi 5 août 2009

Episode 57

Dimanche 03 Mai 2009

Last day @ Grand Palais. Quel succès ! L’espace d’expo ne désemplit pas.
Ça ferait presque concurrence à l’expo Warhol juste à côté. On dit avoir atteint des pics de fréquentation.
Et je viens constater du phénomène juste avant la fermeture définitive des portes… d’une expo sans prolongations. Je suis talonnée par l’équipe d’ « EVER », une Web TV qui sort à la rentrée 2009! Plus que jamais, ça fait de moi une Anaïd forEver and Ever, and Ever…
Avec l’appui d’Albane, une brillante « Claudinette » (c'est le nom que je donne aux adorables et très efficaces attachées de presse de chez Claudine Colin Communications !) que j’ai réussi à retrouver malgré ce long week-end de 1er Mai, j’ai réussi à me faufiler dans les coulisses de l’expo sur le tag accompagnée de Roc et de ses deux cadreurs.
Moi qui ai toujours l’habitude de tout faire seule, d’un coup, j’ai le sentiment de faire partie d’un gang. La journaliste semble s’être multipliée ! Photocopiée peut-être même.
Un peu plus loin, Alain-Dominique Gallizia entraîne dans ses explications, le long des murs, un groupe de visiteurs, tous captivés. Hypnotisés ?
Le deal : reproduire au cœur du Grand Palais la sensation d’un couloir de graffiti, d’un souterrain même… Donner la sensation de se faufiler dans une gare désaffectée, de frôler une succession de wagons… je crois que tout y est, même l’éclairage au néon.
Thème imposé : l’amour !
L’amuuuuuuuuuuuuuur ! L’amour dans le mur ? Un mur d’amour ? Amour, pas mur ? Pas mûr ? Une dure limite ? Clin d’œil à un vieux « Téléphone » que je n’ai pas réécouté depuis les années 80 et que j’écoutais sur mon premier walkman !
Bref, l’amour : une centaine de graffeurs ont tablé sur le sujet… ils se sont soumis au « mur-mur » décidé par Gallizia.
L’idée a toujours l’air mièvre d’un prime abord et finalement, tout le jeu consiste à surfer sur la vague avec passion.
Et les artistes s’y prêtent avec application en rivalisant de talent et d’imagination.
Et d’ailleurs, au lieu de surfer sur les murs de la ville ou les « cimaises » improvisées d’un wagon de train, les graffeurs ont surfé sur de véritables toiles d’un format déterminé.
Un peu scolaire ? Je trouve !
Et les œuvres s’enchaînent, sans respiration, sans ponctuation. Toutes les unes à côté des autres. Elles se succèdent, ne laissent même pas à un bout de mur l’occasion de se remettre de tant de messages et de noms.
Mais cette surcharge n’a pas l’air de géner le public. Ça lui permet de se familiariser avec un art auquel il est souvent exposé dans la rue, sans avoir habituellement le temps de s’y arrêter, de s’y intéresser. Il prend ici un sens quasi sacré même… parce qu’on est au Grand Palais quand même, bordel !
Et comme on est dans l’univers du graff, on n’a pas laissé non plus de répit aux chiottes, tout au fond, presque intégrées à l’espace d’expo. Parce que c’est le premier espace que ciblent nos artistes en évasion.
Car le graff est l’art du fugitif, du noctambule invisible, du chevalier de la night, du justicier au cœur pur…
D’ailleurs, c’est comme ça qu’Alain-Dominique Gallizia fait le lien entre les graffeurs et sa propre condition d’aristocrate. C’est le moment que je préfère dans mon interview avec l’animal face caméra : quand il compare la chevalerie aux graffeurs, quand il fait un trait d’union presque burlesque et pourtant si vrai et si touchant de vérité entre ces deux minorités qui glissent leur sceau sur les murs et marquent leur territoire avec le plus de noblesse possible. Et chaque crew a son propre paraphe. Le graff est clanique.
Et justement, cet architecte s’est enflammé pour le graff et s’est encanaillé en faisant les chantiers. Preuve que les deux espèces fraient sur les mêmes terrains et tentent de faire fleurir les mêmes palissades. La légende est belle. Elle me plait autant que mon lamé argent a plu à ce drôle d’oiseau lors d’un dîner, il y a moins d’une semaine. Il y a eu comme un flash et A-Dom m’a alors demandé de lui rappeler la couleur de mon leggings cosmique au cas où sa mémoire entre-temps flancherait.
Et j’adore sa théâtralité. Et j’en arrive à me demander si c’est ce qui l’a mené à se faire livrer une Aston Martin flambant neuve aux portes du Grand Palais le jour de son vernissage sans pour autant être James Bond ?
Un matricule sur son véhicule, une particule à son nom, et surtout une belle extravagance qui fait que sa « conférence » auprès du public se change en une véritable performance et fait de lui une sorte d’acteur qui n’hésite pas à faire des pirouettes pour mieux mettre en scène son bonheur. Ce sont les dernières visites avant la fermeture et les dernières tirades devant un parterre de visiteurs captivés par tant d’éloquence théâtralisée.
On est pendu à ses lèvres.
Et moi-même, j’arrive à être agréablement sciée pendant l’interview quand Aristocrates et graffeurs se trouvent dans le même panier ! Quel dommage pourtant que la super tirade d’A-Dom sur la noblesse du graff n’ait pas retenu l’attention du cadreur débutant qui nous accompagne. Tellement excité par sa première prestation derrière une caméra, tellement à l’aise qu’il en a oublié le pourquoi et du comment il se trouve là, planté derrière cette caméra, dans ce grand musée qu’est le Grand Palais. Et pendant que Gallizia se voit déjà au Guggenheim à New York avec son expo, notre cadreur du dimanche (car on est bien dimanche, non ?), lui, en a oublié d’appuyer sur le bouton « REC »… trop bête, non ?
Heureusement, j’imprime dans ma mémoire tous ces instants et j’évite de me dire que je ne peux plus encadrer les cadreurs.