Mardi 22 janvier 2008
Nicolas Bourriaud, fraîchement débarqué sur FaceBook me signale que j’ai un ami nommé Nicolas Bourriaud… mais qui n’est pas lui. Il me propose gentiement de remplacer le vrai par le faux. J’en suis ravie et je lui signale que je passerai bientôt le voir à London peut-être même pour l’interviewer.
Place d’Italie à 12h30. Une BMW viendra me cueillir à la sortie du métro pour aller en direction de Vitry-sur-Seine. Non, ce n’est pas une blind date. Pas de bandeau sur les yeux, et pas non plus de boules Quies… dommage, ça m’aurait évité de supporter l’horrible conversation des deux pipelettes amères qu’on transporte à l’arrière ! Où je vais ? notre sonde est envoyée en orbite sur la planète ART… mais en banlieue. A Vitry-sur-Seine, au MAC/VAL, pour un parcours gustatif dans les salles du musée.
A l’extérieur, deux sculptures d’Alain Séchas prennent un nouveau sens depuis le 1er janvier. Deux chats géants fument à l’infini sans qu’on ne trouve rien à leur redire. Et en filigranne, ces félins nicotinés frustrent les fumeurs qui les observent de l’intérieur du musée.
Quant à moi, je me réjouis d’avoir arrêté de fumer il y a des siècles et d’être désormais en mesure d’apprécier à 100% les saveurs inédites d’une balade gustative. Les metteurs-en-scène du gôut sont les chefs du restaurant du musée, le « Transversal ». Et entre les effets des œuvres et les saveurs qu’on déguste, une alchimie se produit.
Face à la pièce pétaradante et détonnante de Malacchi Farrell, on vit une attaque explosive au palais : de la moëlle saupoudrée de cristaux de sucre pétillant active nos papilles en douceur !
Installés au bar « Séduire » de J-Luc Vilmouth, tout en suivant les discours vidéo de nos voisins de table virtuels, on sirote à la paille une incroyable boisson rouge qui a des effets presque urticants. Entre l’ortie et le sirop. Quelque chose d’inédit se passe sur la langue : c’est l’effet de la fleur de Séchouan… la fleur de poivre en fait!
Dans l’installation très introspective et forestière de Bertrand Lamarche, on déguste des herbes frites. On finit par une légère émulsion de réglisse toutes oreilles déployées au cœur de l’installation sonore de Dominique Petitgand qui a trait à l’enfance.
Et le déjeuner du « Transversal » s’achève sur une tuerie en guise de dessert : un « Milky Way » où la réglisse et l’endive se disputent une légère et voluptueuse voie lactée. C’est totalement en accord avec « Stardust », l’expo du moment, où il est question de cosmos justement ! Quelques œuvres sortent du lot quand on fait rapidement le parcours. Les photos de Bowie dit Ziggy Stardust par Claude Gassien font plaisir à voir pour le côté rétro-glam-futuriste du show bizz des seventies. Puis la fusée de Sylvie Fleury nous aide à décoller. Et s’il nous prend des envies de quitter la planète, Gwen Rouvillois nous propose d’acquérir une parcelle sur la Lune. Bruno Peinado met un mini big bang mis sous cloche… Une des pièces les plus poétiques dans l’exposition à mon avis est signée Vincent Lamouroux. C’est une grande pelle basique remplie de quelques poignées de paillettes et dont le titre « la constellation du sculpteur » nous éclaire sur son origine. Ah ! Non, je me trompe de cartel, c’est un « Sans titre » signé Bruno Peinado ! Peu importe, du sculpteur au Créateur, et du créateur aux instances spirituelles les plus déiques… il n’y a qu’un pas ! Il n’y a plus qu’à se réveiller d’urgence avec un café qui s’accompagne subtilement d’un morceau de parmesan… enrobé de cacao ! Etonnant ! Après ce joli coup de fouet gustatif, on n’a plus qu’à rejoindre Paris, ses grèves infernales, ses embouteillages… bienvenue dans le monde réel.
mercredi 29 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire