Mercredi 21 janvier 2009
On n’indique jamais la profession de « journaliste » quand on a un tant soit peu l’ambition de voyager !
Mon visa ne devait être qu’une simple formalité dans la journée de lundi et le mardi, je m’envolais… au lieu de ça, j’ai le sentiment d’être devenu le bouc emissaire de l’Ambassade du Cameroun à Paris. Une proie facile, il faut dire ! Je paie pour je-ne-sais-qui-je-ne-sais-quoi. Pour des présidents Français pour lesquels je n’ai même pas voté par exemple. Ou pour d’autres journalistes.
Quelqu’un de l’Ambassade m’a gentiement expliqué ce soir qu’il leur était arrivé d’accorder un visa à des gens qui étaient finalement allés filmer des enfants pour les exhiber dans un reportage télé.
Bon… qu’est-ce que ça a à voir avec l’art contemporain. Avec les questions d’environnement ? Avec l’écologie ?
J’aurais dû être à Douala depuis 24h… au lieu de ça, je suis à Paris, maltraîtée depuis lundi pour des raisons obscures. Au lieu de ça, je suis sur le qui-vive, entre deux eaux.
Partirai-je ou ne partirai-je pas ?
Un vrai suspens. Des moustiques invisibles tournent autour de chacun de mes nerfs, ils s’accrochent ici, tirent là, tordent par-ci, repassent par là, jouent à la corde à sauter.
On joue avec mon temps, mes nerfs, mon énergie… et mon argent aussi. Et si ça se trouve, je ne vais pas partir du tout !
Je suis stoïque. Vaccinée contre la fièvre jaune mais pas contre les imbéciles qui confondent critique d’art et journalisme politique. Ici, les abus de pouvoir s’atrappent plus vite que les coups de soleil. Ils sont aussi incurables que l’hépatite C!
Mon sac de voyage est prêt à embarquer et même à décoller. Plein de Malarone, d’insecticide et même de crème solaire. Mea culpa… j’ai pensé aux 28° qui m’attendent à Douala alors qu’à Paris la doudoune en peau de lapin est en vogue. Pardon pour les 2 maillots de bain + les lunettes de soleil. Pardon d’avoir lâché la chapka et d’avoir hésité à prendre un moustiquaire!
Je n’irai pas dans la forêt à la rencontre des Pygmées Baka avec Benoît. Je n’irai pas à Douala rencontrer de brillants artistes qui se soucient des ressources naturelles de notre planète.
Après avoir inutilement poireauté 24h à l’Ambassade, après avoir rêvé d’y être déjà, après avoir appris quelques mots avec un Camerounais dragueur mais pas pesant qui se trouvait là… je me dis qu’un pays qui refuse un visa à une journaliste d’art ne doit pas respecter les Droits de L’Homme de près.
mercredi 29 juillet 2009
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