Lundi 12 janvier 2009
La fève ? Non mais la fièvre… peut-être. Quoiqu’il en soit, je me suis régalée de la frangipane qui s’agrippait au couteau de Sandra, le soir de son anniversaire à Ranville. Il y a 10 jours en Normandie. A l’aube de sa trentaine, on a fêté les rois en version Brésilienne avant de s’oxygéner sur la plage de Cabourg. Boire du thé à même la thermos en direct d’une plage gelée avec Domoina, Emmanuel, Lala, Camille et Sandra.
Puis une fois de retour à Paris, la neige avait recouvert le monde.
C’est dans cette atmosphère glacée comme un ice-cream que j’ai commencé ma traversée de l’année 2009. Au galop. De galeries en lieux d’art, d’ateliers d’artistes en fêtes et autres dîners de vernissage.
Un vrai cirque comme je les aime avec mon carnet et mon stylo toujours à portée de main. Des fois qu’il y aurait un mystère à élucider sur le champ.
Et pour commencer l’An Neuf, je me suis retrouvée nez à nez avec un grand van comme on en fait plus que dans quelques vieux films Américains. Rouge et vert sur fond boisé. Au milieu d’une forêt, cette carosserie rutilante se laisse caresser par les regards. Un camion plus beau qu’un camion et suivi de son extension caravanesque. Puis des maisonnées façon datcha. Des roulottes quasi antiques, d’une autre époque.de vieux traîneaux. Des cocons de métal et de bois.
Des têtes de chevaux, vraies et fausses. Les unes en métal vouent un culte à l’animal. Les autres, de chair et de sang, vraies de vrai, dépassent des écuries.
Et il y a cet animal au pelage blanc par exemple, qui nous laisse croire qu’il est juste un cheval alors que son aura nous laisse deviner qu’il a tout de la licorne.
Et derrière tout ça, se trouve sûrement un manège où il s’entraînent.
Où suis-je ? En Moldavie, en Ukraine ou dans un château des Carpates au 18e ou au 19e siècle.
Pourtant, on est bien en janvier 2009 et quelques secondes plus tôt, j’étais dans le métro. Passé le parking du Fort d’Aubervilliers, j’ai poussé une grille et loin du béton-grisaille qu’on voit habituellement dans cette ville, j’ai atteint les coulisses du Théâtre Zingaro momentanément désert. Pas de spectacle équestre en ce moment : le célèbre Bartabas, maître des lieux, et sa troupe est à Tokyo.
Je suis l’invitée privilégiée de l’un des habitants de cet ilôt nirvanesque situé à deux pas de Paris et qui résiste à la pollution visuelle.
David Miguel m’immerge dans son univers en passant par les roulottes et les écuries de Zingaro. Il n’est ni acrobate, ni écuyer, ni jongleur, ni équilibriste… pas même le Monsieur Loyal de la troupe ou le trapeziste.
Mais un artiste aux airs innocents.
Même s’il ne tient pas en place et esquisse des pas chaloupés dans la neige, c’est pourtant lui qui, le dernier jour de la Fiac à Paris, en toute innocence, a enfumé un bus à l’impériale en son entier. Un scénario catastrophe inspiré du célèbre incendie de l’Alcazar de Madrid en 1734 qui détruisit une grande partie des chef d’œuvres de l’époque… sauf ceux que les gardiens avaient réussi à sauver en les jetant par la fenêtre. Un prétexte chorégraphique et sculptural pour David Miguel qui reprend le scénario à petite échelle, alors que tous les badauds retiennent leur souffle sur le trottoir.
Il avait été plus sage à la dernière foire de Miami quand il se baladait dans les allées d’Art Basel muni d’un coton-tige géant façon Oldenburg… un objet censé protéger nos oreilles de la pollution sonore et du trop plein d’information que l’on reçoit dans une foire d’art contemporain et ailleurs.
Et cet artiste d’orgine madrilène à l’accent épicé, vêtu comme un Beuys version fluo me montre aussi une série de photos et de vidéos en direct de sa datcha à roulettes digne d’une diseuse de bonne aventure. Des mains aux ongles percés de fils oscillent entre sensualité et inconfort, entre féminité et torture.
Anaïd Demir
mercredi 29 juillet 2009
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