Mercredi 24 septembre 2008
Pas un jour sans art… car cela ruine mon teint, durcit mes traits, encombre mes bronches, nuit gravement à ma santé ainsi qu’à celle de mon entourage !
Du moins, c’est ce dont je me persuade quand le dimanche matin, j’ai rendez-vous avec Axel et une poignée d’art addicts dans un bus devant le Grand Palais.
Tout ça pour se rendre à Pacy-sur-Eure… 60 km à l’ouest de Paris, à « La Réserve » qui, comme son nom l’indique, contient la réserve d’œuvres de la Galerie Xippas. Et à Pacy, se joue la suite de l’exposition en cours dans la Galerie parisienne: « Palimpseste, un bon pré-texte ».
C’est quoi un palimpseste : « un texte qui se lit après le grattage sur un parchemin d’un texte antérieur. » nous dit-on.
Bref, il est question ici de références et d’absence… Or, qui brille le mieux par son absence en ce dimanche à Pacy sinon Yves Klein… et aussi Fayçal Baghriche ! Et l’un –devinez lequel !- a repris le saut dans le vide de l’autre -le Rosicrucien ceinture noire 4è dan !-… mais en prenant soin de l’effacer de la photo. Bref, c’est un saut sans sauteur… Et comme le fameux « Saut dans le vide » de Klein a l’air trop spirituel pour ne pas être truqué, le geste photoshopant de Fayçal saupoudre cette œuvre d’art d’un peu d’humour et de réalité.
Ensuite, j’ai effectué mon propre saut dans le vide hebdomadaire : ma semaine de Wonder Woman pilotant un vélo Hollandais habillée comme Audrey Hepburn dans « Breakfast at Tiffany’s » !
De la rédaction de Vogue dans le 8è à celle de Be Contemporary dans le 7è, avec un crochet « Chez Jeanette » dans le 10è…
Mais encore, passer de l’atelier d’Antoinette Ohannessian (http://ohannessian.free.fr/) à Bastille, au Point Ephèmère, le long du Canal, pour y retrouver Agnès Violeau, fraîchement responsable des arts visuels des lieux !
Et je prélève un livre chez l’une pour l’offrir à l’autre, persuadée que ces deux-là ont des points communs. Et pas seulement leur élégance naturelle et leur coupe de cheveux sixties !
L’une, Agnès Violeau, est autant passionnée d’art que de littérature contemporaine… jusqu’à avoir fondé avec Christian Alandete, une revue qui s’inscrit dans un entre-deux et qui répond au drôle de nom de « J’aime beaucoup ce que vous faîtes » !
L’autre, Antoinette, s’amuse depuis toujours avec les mots, les colle et les décolle de leur image et de leur sens, triture des matériaux, essaie de faire coïncider forme et fond, prélève des phrases aussi poétiques qu’évidentes dans la vie de tous les jours… Pour résumer, dans ses films, ses installations ou ses livres, elle joue sur le sens et la perte de sens… et le livre que j’emporte avec moi est le « Guide de l’Observation détaillée ».
Il est gorgé de poésie ordinaire, débordant d’haïkus des temps modernes: « deux silences identiques peuvent dire deux choses différentes », « une trajectoire par larme », « la télécommande remplace une image par une image », « un téléphone portable s’écoute comme un coquillage », « une tâche sur une chemise devient un motif »… de quoi méditer et surtout apprendre à partir d’un rien pour rêver, s’évader. De l’enchantement au quotidien qui plait évidemment à Agnès !
Et avec la bénédiction d’Annie Warhol –en fait, un badge géant d’Agnès Thurnauer qui s’affiche dans le restau du Point Ephèmère-, on peut commencer la visite. Entrevoir l’expo à venir qui réunit John Armleder, Michel Verjux et Banks Violette. Détonnant mélange internationalo-générationnel et dans lequel l’Abstraction Géométrique se joue en version lumineuse. Avec ses néons artistiques, « Extra Light » s’annonce donc luminescente !
Ensuite, on monte dans les étages, fureter dans les ateliers des artistes en résidence… Laëtitia Bénat vient de fraîchement quitter les lieux alors que Rachel Labastie vient d’arriver. Mais on n’a pas les clés… et c’est dans l’atelier d’Eric Stéphany (http://www.eric-stephany.com/) que l’on s’attarde !
D’ailleurs, jadore sa bio à celui-là… je rêve un jour de kidnapper son biographe (http://www.pointephemere.org/spip.php?article52):
« En 1998, Eric Stephany découpe un trottoir et vole un titre pour sa première exposition « Silence is sexy, isn’t it ? » à New York. En 2000, il rencontre Jean Nouvel qui lui apprend que l’avenir de l’architecture ne sera pas architectural. Entre 2001 et 2003, il collabore avec le groupe Projectiles (poésie contemporaine et architecture). En 2005, il déplace une conversation pour les 5e Rendez-vous de la jeune création européenne de la Biennale de Lyon. »
Et encore, je ne vais pas jusqu’au bout !
En tout cas, en attendant de représenter le Pavillon Français de la Biennale de Venise en 2023… en 2008, Eric Stephany isole des bouts de textes, découpe des livres, dissèque des magazines, taille dans la matière, prélève des échantillons, les confronte, joue de leur épaisseur, de leur opacité, de leur matité ou de leur brillance… bref, il fait des expériences qui de la maquette miniature ont commencé à s’étendre jusqu’à gagner les murs. Minimal et funky, c’est tout Stéphany ! Un vrai plaisir que de se prendre pour Boucle d’Or et s’imprégner des lieux en l’absence de l’artiste !
Est-ce que j’en profite pour embarquer un échantillon de ce magazine d’art qui a l’air d’avoir été éventré, disséqué et maladroitement recousu par un sérial-killer ?
Alllllez, je l’embarque ! Embarqué ! Juste pour en faire une pièce à conviction auprès de la SPM, la Société Protectrice des Magazines ! Non mais enfin, sérieusement… c’est quoi ce Be Contemporary torturé dans l’évier jusqu’au trognon ?
mercredi 29 juillet 2009
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