Lundi 19 janvier 2009
Le Cameroun sur fond d’art et d’écologie. L’environnement. Les ressources naturelles de la planète… etc, etc. Je suis invitée par le Centre culturel Français de Douala pour suivre un certain nombre de conférences et de débats sur la question.
C’est le second volet de « Veilleurs du Monde », 12 ou 13 ans plus tard.
Après les aventures béninoises, je retrouve les « Art Orienté Objet », initiateurs du projet, et d’autres artistes, Européens et Africains, réunis autour de cette question fondamentale des ressources naturelles de la planète !
Il suffisait de fermer les yeux en ce lundi pour les rouvrir mardi soir sur un paysage chaleureux et verdoyant en direct de Douala.
Je m’y voyais déjà. Quitter Paris et le grand froid. Et par 30° à l’ombre, sous le ciel bleu, aller à la rencontre des Pygmées Baka avec Benoît. Rencontrer des artistes. Des commissaires d’expo. Un peu de fraîcheur esthétique.
Et là, en ce lundi, je viens de passer 24h à l’Ambassade pour m’entendre finalement dire vers 19h que je ne partais pas demain, puisque je n’obtiendrai pas mon visa avant demain… et comme je suis « journaliste », on m’annonce que j’ai de toute façon besoin d’une accréditation du Ministère de la Communication… etc, etc.
C’est un gag, une blague, un bug.
Je suis plus critique d’art que journaliste et autant que je sache, je n’écris pas encore directement sur la politique.
On m’avait dit que tout se ferait dans la journée, j’avais tous les papiers requis, les appuis y compris. Et on m’invente brusquement une histoire d’accréditation à obtenir du Ministère de la Communication.
Tout est prêt. Mais ça bugge.
Ça a commencé vendredi, quand je me suis rendue à Boulogne comme prévu entre 10h30 et midi 30 pour… rien ! Ça m’a pris presque une heure d’y aller. Quelqu’un d’avisé m’avait dit que pour les visas, ça se passait à Boulogne.
Je me retrouve donc en vadrouille avec 100 euros cash dans une enveloppe un vendredi matin à Boulogne en quête du très fameux Quai Alphonse Le Gallo… qui se trouve au bord du périphique. Tout ça pour me retrouver nez à nez avec une sympathique affiche qui me dit que le Consulat a déménagé rue d’Auteuil dans le 16è.
Je m’apprête à me rendre Pont d’Auteuil quand on me signale que pour les visas, il faudra voir lundi car le vendredi… Nada… de toute façon, c’est fermé !
J’adore les administrations et voilà donc que le lundi arrive et que, malgré cette histoire de visa, je commence à déjà m’imaginer là-bas, à Douala. Echappant à ce froid cinglant qui s’est abattu sur Paris.
Les vaccins contre la fièvre jaune et autres hépatites, c’est fait depuis déjà 15 jours.
Et le lundi, je suis bien aux portes de l’Ambassade, comme prévu, rue d’Auteuil dans le 16è, entre 10h30 et midi 30 pour le dépôt de mon dossier de demande de visa. Je suis munie de mon passeport valide + mes 100 euros cash en poche + la lettre de mes hôtes : le centre culturel français de Douala + le formulaire dûment et honnêtement rempli. Un peu trop honnêtement ?
Puisque mes hôtes m’invitent en tant que journaliste et le signalent dans la lettre, j’ai rempli le formulaire en continuant sur cette lancée.
Je sais qu’on n’inscrit jamais « journaliste » dans la case « profession » d’un formulaire consistant à obtenir le moindre visa pour l’étranger. Partout où ils vont et où qu’ils soient les journalistes sont vus comme une menace. Surtout dans les pays où les Droits de l’Homme ne sont pas respectés.
Mon visa ne devait être qu’une formalité dans ma journée de lundi. Je le déposais le matin, je le reprenais dans l’après-midi et le lendemain, vers 10 h du matin, j’étais à Roissy et je m’envolais. 6h de vol. En compagnie de Jérôme, peut-être.
A l’entracte, entre dépôt de dossier et obtention du visa, j’ai pris le temps de m’acheter la Malarone + la crème solaire écran 20 + l’insecticide pour la peau et les vêtements… et rêver que je luttais contre la mouche tsé-sté et la Malaria en plein cagnard. Je pouvais écouter les conseils élémentaires de la pharmacienne avec bonheur.
J’avais le temps de me rendre compte que mon Jonathan Coe préféré venait de sortir un nouveau roman et que j’aurais juste le temps du vol -6h- pour m’en régaler.
Je m’y voyais déjà. Obligée de quitter ma cape et mes bottes. Ne plus supporter le moindre vêtement. Refaire mentalement la composition de mon sac. Un ordi portable, évidemment. Penser à mes lunettes de soleil. Appareil photo. Deux maillots de bain. Mon masque de plongée ? on ne sait jamais. Est-ce que je m’achète une petite robe en passant ?
Au lieu de ça, je suis encore à Paris pour encore 2 soirées au moins. Je partirai mercredi. Et mercredi soir, je me soucierai plus des moustiques que de la chute des degrés celsius.
En attendant, j’ai passé ma soirée avec Sandra Nkaké, une Camerounaise à la voix d’or qui vient de sortir son premier album chez Naïve. C’est déjà un beau visa pour le Cameroun à elle seule.
mercredi 29 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire