Vendredi 23 janvier
Perte de temps, d’argent, d’énergie, stress gratuit… j’ai l’impression d’avoir été agressée une semaine durant.
Pour l’heure, je ne veux plus entendre parler de Cameroun. J’ai encore perdu une après-midi entière. Je suis retournée jusque qu’à l’Ambassade du Cameroun, jusque dans le 16è, métro Michel-Ange-Auteuil ! Presque une heure de trajet.
J’y suis retournée pour récupérer mon passeport et éventuellement mon visa… mais au moins mon passeport. Benoît m’appelle chaque jour et cette fois, il me dit que mon visa m’attend. Il me dit que le conseiller culturel est OK. Qu’ils ont compris que je n’étais pas réellement journaliste mais critique d’art.
J’y suis à 17h25… ils ferment à 17h30… classique, un bouffon vient me jeter dès l’entrée en me disant que pour les visas, c’est terminé. Je me casse… Benoît m’appelle pour me demander d’y retourner. Ils vient de les appeler, ils vont m’ouvrir les portes et me donner mon passeport. Avec ou sans visa, je ne m’en soucie plus. Si l’on pouvait me rendre mon passeport pour commencer.
Il est 17h passées et je suis censée partir pour Douala demain matin avec le vole de 10h… comme tous les matins depuis mardi. Et tous les soirs, je n’ai pas de visa. Mais je persiste à ne pas défaire mon sac. Je m’imagine encore à Roissy aux aurores.
J’y retourne donc… et là, le conseiller culturel, effectivement, vient me serrer la main, me dire qu’il en a par dessus la tête de mon dossier, que ça dure depuis une semaine et que ça commence à bien faire… de quoi m’accuse-t-on ? J’y suis pour quoi moi là-dedans ? On m’a invité à Douala, je n’ai rien demandé à personne. On m’a invité à faire la promo d’un projet artistique dans les journaux dans lesquels je travaille. J’ai accepté et en prime je dois me confronter à l’admnistration du pays comme si j’étais soupçonné d’un crime de lèse-majesté ! C‘est une hallu ! j’ai l’impression d’être devenue une criminelle. Beaucoup de foin pour rien. J’y allais pourtant avec l’intention de dire du bien de ce beau pays.
Et là, le dernier maillon de la chaîne, sous mon nez, derrière le guichet finit par mettre le fatal coup de tampon ! Merveilleux ! Grand moment ! Je serai donc à Roissy demain matin. Objectif : changer de continent.
Mais j’ai eu tort de m’y croire déjà, le dernier maillon de la chaîne n’a pas voulu précipiter les choses… et à l’heure qu’il est, ce bouffon aux lunettes cerclées d’or et qui répond au doux prénom de Christopher ne m’a toujours pas rendu mon passeport… ce qui fait que je n’étais pas dans le vol de 10h ce matin ! Comme tous les matins de la semaine qui vient de s’écouler. Non, Christopher a préféré continuer à me montrer qui étaient les chefs en cette Ambassade. Une petite démo finale. Un dernier tour de magie.
Mon passeport en main, Christopher se balade fièrement… avec l’impression que mon sort est entre ses mains. Il attend mes réactions quitte à me faire patienter une heure ou 2 de plus. De l’intimidation de la part du dernier maillon de la chaîne.
Et quand il en a assez, m’a fait subir un étrange interrogatoire, il prend l’ascenseur, monte dans les étages, va chercher je ne sais-qui de plus élevé dans la hiérarchie… le vice consul ou je ne sais quoi… et ce type qui ne se présente même pas à moi vient me fixer droit dans les yeux les sourcils froncés comme s’il allait me briser en deux sur le champ… et me demander si c’est bien moi qui insulte le personnel de l’Ambassade !
Injustice. Mensonge. Intimidation. Vol de passeport. Et j’en passe ! Bonjour les manœuvres de l’Ambassade du Cameroun.
Une ambiance de cour de maternelle qui pourrait tourner au drame. On devine comment ce fameux Christopher en est arrivé à son poste de sous-fifre de l’ambassade : à force sans doute de dénoncer ou d’accuser ses collègues sans raison. Sa parole contre la mienne.
Il ne veut pas me rendre mon passeport… Il me dit de revenir le chercher demain. Sachant que l’Ambassade est fermée le vendredi, ça repousse donc le voyage à mardi prochain !
Quant à moi, je ne veux plus m’esquinter la santé à aller dans un pays qui ne me respecte ni en tant que journaliste, ni en tant que citoyen, alors que je suis encore sur le sol français !
D’une certaine manière, ma semaine, je l’ai déjà passé en Afrique et du Cameroun, j’ai bien ma dose.
Et je pars du principe qu’une « journalista non grata » est une bonne journaliste… même si elle n’écrit que sur l’art. Ceci dit, est-ce que devenir la Florence Aubenas de l’art m’aurait fait triper ? Pas sûr.
Anaïd Demir
mercredi 29 juillet 2009
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