Qui êtes-vous ?

Ma photo
******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

vendredi 31 juillet 2009

Episode 53

Mardi 28 avril 2009

Pluie. Soleil. Pluie… soleil, pluie pluie pluie et re-pluie. Sur mon vélo, je passe entre les gouttes avant de me réfugier au « Rouquet », au coin de la Rue des Saints-Pères et du Boulevard Saint-Germain. Presque un lieu de pèlerinage.
Je fréquentais ce café en 93-94. Du temps de « L’Hiver de l’Amour » au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Du temps où je faisais un stage version extended chez Purple… quand ça s’appelait encore « Purple Prose » et que les locaux se situaient à côté, dans la Rue des Saints-Pères.
A l’époque où je passais mon temps entre mes cours à Michelet en Histoire de l’art, mes escapades aux Beaux-Arts de Paris pour y pirater des cours de dessin et d’art… et « Purple ». Dès les premiers numéros, de parfaits inconnus faisaient la couve : Victor & Rolf, Vanessa Beecroft, Mariko Mori… et autres obscurs personnages que le comité de rédaction -composé d’Elein Fleiss, Olivier Zahm, Bernard Joisten et Dominique Gonzalez-Foerster entre autres- ne craignait pas de mettre au premier plan !
Les bureaux de Purple, c’était l’appart d’Elein. Olivier était son petit ami et le co-rédac-chef de cette revue que tout le monde trouvait illisible mais que tout le monde surveillait de près. Très vite, c'est d'ailleurs Christophe Brunnquell qui s'est amusé à rendre la maquette encore plus illisiblement lisible. Aujourd’hui, après avoir rafraîchi la DA de tous les journaux branchouilles, il est au Figaro… ne me demandez ni comment ni pourquoi.
Bon… à la même période Emmanuel Perrotin venait d’ouvrir une petite galerie qu’il appelait « MA GALERIE » et personne ne le trouvait sexy. Sa galerie et son appart’ confondus, il occupait l’un des foyers de l’art Conceptuel et Minimal, l’ancien appartement de Ghislain Mollet-Viéville… et dans SA galerie, ses regards lubriques déshabillaient les filles de passage.
Mais encore ?
C’était peu de temps après l’ouverture de la Galerie Jennifer Flay, Rue Debelleyme… et avec elle, deux autres galeries faisaient partie du nouveau PAF, Paysage de l’Art Français : Anne de Villepoix, et Fabienne Leclerc en duo avec Christophe Durand-Ruel à la Galerie des Archives.
C'était donc un ou deux ans après le lancement des 3 revues de l'art, 3 revues générationnelles
… "Purple prose", l'ancètre de Purple Sex ou de Purple tout court, dirigé par Elein et Olivier.
… "Documents sur l'art" dirigé par Nicolas Bourriaud, Eric Troncy et toute la bande des "Perpendiculaires" : Jean-Yves Jouannais & co… et beaucoup d'autres.
… "Bloc Notes", un truc orange comme un bloc-notes Rhodia. Un bloc notes de l’art donc, dirigé par Armelle Leturq et… Frank Perrin, ex-meilleur ami de fac de philo d'Olivier Zahm. Une revue qui n'est pas restée orange comme un Rhodia et qui a très vite cessé de s'ouvrir comme un bloc notes, puis un beau jour qui a carrément muté. Ce jour-là, on était à la fin des années 90, la revue s'est transformée en magazine, s'est rebaptisé "Crash", a développé sa partie fashion et on a alors commencé à fréquenter les soirées "Parano"!

Et Nicolas, Frank et Olivier étaient les 3 mousquetaires désunis de la critique d’art. Tous pour l'art et les artistes, malgré eux. Tous ex-étudiants en philo, très inquiets d'esthétique. Forcément.

Bon… où en étais-je?
Le Rouquet. derriere la vitre: pluie et soleil s'enchaînent comme dans une blague météo.
Mon Ipod est branché sur Benjamin Biolay: "A l'origine, il n'y avait pas d'Anthrax. A l'origine, il n'y avait pas de grippe porcine, ni de risque de pandémie…". Il y avait d'autres choses: des dinausores très menaçants qui me ramènent à "La Force de l'art" au Grand Palais où je suis allée hier. Ça me fait penser à l'œuvre de Virginie Yassef: trois griffes qui me dépassaient sur une cimaise verte haute comme le monolithe de "2001, L'Odyssé…". Une œuvre issue d'une BD genre Adèle Blanc-Sec. Une griffe quidaterait de 140 millions d'années. Une trace de "pétorosaure" je crois. Une sale bestiole, une sorte de dragon volant que je n'aimerais pas croiser le soir en rentrant.
Et dans tout ce brouillard, je cherche l'arc-en-ciel. Du coup, je me penche dans mon sac et j'y trouve le dernier Technikart + le catalogue de l'exposition "Ecritures Silencieuses" à l'Espace Vuitton + un sachet dans lequel on trouve des pigments pour lèvres Armani ainsi que son pinceau rétractable + un blush Mac couleur Flower Power + un catalogue de Thomas Hirschhorn + un disque dur + le dernier Depeche Mode "Sounds of Universe" + .les "Midnight Juggernauts", "Dystopia" + mon Ipod avec dedans une interview de Carole Chretiennot du Flore fraîchement réalisée pour le catalogue du "Parcours Saint-Germain" + mon mobile, une boîte de mini-feutres Stabilo des fois que de vieilles envies de dessiner ou de colorier me prendraient… et aussi un portefeuille mordoré acheté à paris juste après un voyage à Miami, une bourse rouge achetée à Shanghaï et qui sert d'étui à mon appareil photo + mon "répertoire" aussi lourd qu'un annuaire téléphonique des années 80, mes Wayfarers, mes gants de pilotage taillés dans un cuir de Formule 1… et surtout ma casquette de marin contre la pluie contre la pluie contre la pluie!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire