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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

mercredi 29 juillet 2009

Episode 43

Mercredi 28 janvier 2009 (bis)
J’ai fait ma chronique et j’ai enhaînésur le spectacle de Kulik : « Les Vêpres de la Vierge » de Monteverdi. Du spirituel mis en scène par Kulik et sa bande. 2h10 de spectacle au Théâtre du Châtelet. J’en sors tout juste, j’ai adoré m’y rendre, j’ai adoré y être mais je n’arrive pas à me persuader que j’ai aimé… et si on se pose la question, c’est qu’il est déjà trop tard !
Je crois que j’ai fait mon possible pour aimer pourtant. J’ai fermé les yeux, j’ai essayé de décoller… mais non, non, non.
Le lieu est magnifique mais le Kulik nouveau est boring. Il ne l’était pas mais il l’est devenu et ça m’attriste ! Heureusement que Monteverdi, lui, assure… et ce, à travers les si ècles et du tréfond de la Renaissance !
Mais là, ce spectacle… on aurait dit un vieux truc barocco-kitsch qui aurait trempé dans une vieille marmite electro-technologique des années 90.
Et quand j’en parle, quelques heures plus tard, je suis sûre que je propage encore des bulles d’ennui sur mon passage ! C’est daté et périmé au niveau des costumes et du reste… ces dessins au laser qui se dessinaient au-dessus de nos têtes et se reflétaient, et se fractalisaient inifniement, ce que ça a pu m’agacer. J’ai eu l’impression d’être en 1991 et de faire mes premiers pas dans le cyber space. J’ai eu l’impression de me coincer les doigts dans cet espace d’un vert artificiel et gluant.
Il y a des moments où les nouvelles techno forment un filtre épais entre nous et le monde spirituel. Précisément là.
J’imagine que Kulijk a toujours cherché à atteindre sa nature mystique… autant aujourd’hui alors qu’il a l’air de sortir d’un mauvais scénario beatnik qu’il y a 10 ans quand il se transformait en chien et se faisait balader nu et en laisse à l’occasion de tel ou tel vernissage. Il aboyait et mordait à tout va. Il était dans une sorte d’ivresse, de transe qu’à mon avis, il n’a jamais retrouvé depuis, même s’il veut nous le faire croire dans son déguisement de grand sage.
Désormais, il est dans les clichés mystiques, bab, beatniko-beatnique !
D’ailleurs, au début de la représentation, il a ouvert la messe, tel un pope.
Et il porte la barbe longue du pope mais cette nouvelle phase du travail de l’ex pape de la provoque me barbe un peu. Pourquoi est-ce que tout cela a l’air de sonner faux. Comme une blague ! un pari. On n’est pas sûr qu’il s’agisse bien de lui ni qu’il est sûr de savoir qui il est vraiment.
Qui nous dit que le Kulik d’hier, celui des années 90, n’a pas été cloné ou lobotomisé car jugé trop imprévisible, trop extrême, trop…
Ou bien il mentait dans les années 90, ou bien il ment aujourd’hui. Mais quelque chose déconne à fond. Comme s’il avait eu peur de quelque chose dans les années 90 et qu’il avait fait volte-face. Comme s’il avait atteint un état qui l’avait tant effrayé qu’il en était revenu rapidement sur ses pas. Sur la pointe des pieds, de peur de déranger.
Ça m’ennuie parce que j’étais sincèrement touchée par lui et sa démarche… moi et des tas d’autres passionnés d’art avides d’adrénaline j’imagine. Et aujourd’hui, il est juste flippant parce qu’il ne sonne plus juste.
Et j’ai le sentiment que cette débauche de spiritualité sans fond essaie de nous en mettre plein la vue et nous prend pour des cons. Et au centre de cette mise-en-scène : des rayon slasers qui se croisent et qui fusent dans l’atmosphère pseudo-cosmique. Beaucoup d’effets qui nous éloignent de l’homme et de sa véritable nature, et du spirituel comme du reste.
A Moscou, en visite chez lui il y a moins d’un an, j’avais pressenti ça… et là, ça se révèle plastiquement. Chez lui, j’avais déjà eu ma descente d’organes en réalisant que le Kulik punkisant d’hier avait perdu quelques plumes en route. Il était passé d’un extrème à l’autre. Il nous servait du thé vert et attendait que le Bouddah fasse bop avec son nombril. Il se mettait une verroterie sur le front et des fanfreluches frangées sur la tête. Tous les accessoires étaient ensuite religieusement posés sur un autel.
En arrivant chez lui, je pensais rencontrer celui qui avait efficacement perdu le Nord… mais je me retrouvais face à un type totalement à l’ouest ! Je crois que Kulik a réellement pété une durite à force de se prendre pour un chien et d’agresser le monde. Maintenant, il s’autopunit. Il se musèle tout simplement.

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