Qui êtes-vous ?

Ma photo
******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

mercredi 29 juillet 2009

Episode 25

Jeudi 29 Aôut 2008 (Part 2)

D’ailleurs, Eléonore Courbet était aussi à la « Demolition Party » au Royal Monceau, le 26 juin dernier. Mais là non plus les Kolkoz n’ont pas capté que c’était elle, Eléonore Courbet, qui posait devant l’un de leurs cadres décadrants ! Et d’ailleurs, cette nuit-là, il y a eu la plus longue file d’attente de l’histoire de l’Avenue Hoche. Les baronnes et les bergères, les damoiseaux et les ours mal léchés… tous se crêpaient le chignon pour passer les premiers… prêts à tout pour séduire le physio et passer de l’autre côté! Mais Bac et ses potes, toujours très élégamment pro et carrés, n’y entendaient rien : « s’il vous plait, chacun son tour et dans la limite des places disponibles » !
Pendant ce temps-là, de l’autre côté, on était dans ce Palace Parisien voué au plus romantique des chaos. J’en ai encore des frissons quand j’y repense. Je papillonnais de chambre en chambre, de suite en suite.
Chanteuses pop, demi-mondaines et producteurs à cigare, peoples oisifs, écrivaillons érotomanes et artistes nonchalents, mais aussi comédiens punks, marchands de plaisir et fashionistas, muses et écrivains, aristos et roturiers… tous rivalisaient de beauté, de glam et d’inventivité au cœur de LA Fête de la décennie : la «Demolition Party ». Parfois, tout cela prenait des airs de Musée Grévin. Ai-je bien vu Dechavanne ? Et là, c’est pas Dalida ? ah ! Non, elle est morte, ça doit être son ectoplasme. Sofia Coppola. David Bowie ? Asia Argento. Elvis Presley. Chloé Sevigny. Par contre Jack Lang, ça, je sais… c’est un habitué du genre! Mais Jean-Michel Jarre ? Ullman jouait comme souvent les M.Loyal. Je suis passée d’un concert d’As Dragon à Keziah Jones sans quitter Arthur H des yeux. Et sur Rafaël, j’ai rêvé qu’il lui piquerait le micro…
Je me suis plusieurs fois perdue dans ce dédale, une coupe de champ’ à la main… j’ai cru voir Guillaume Canet mettre des coups de casque dans un mur ou Thomas Dutronc chantonner…. Jean-Charles de Castelbajac, suivi de près par son gang, taggait tous les murs qu’il croisait. En smoking couleur champagne et en dreadlocks, Sir Winston Mc Anuff irradiait simplement les lieux de sa lumineuse présence… Mais on pourrait name-dropper comme ça des heures ! Je pense que si Madonna avait été là, ça nous serait paru naturel !
J’ai surtout croisé le spectre de Gainsbourg… et il m’a semblé que Pacadis lui tapait un billet de 500 balles avec classe! Question de décence… de tels dandys décadents ne pouvaient pas louper cette nuit-là.
Et comme j’étais sur les lieux dès 19h, j’ai même eu le temps de faire le tour des lieux et des œuvres exposées… avant dévastation ! Kendell Geers et la chambre incendiée, Wang Du et la chambre inondée… Pierre Joseph et Philippe Perrin dans leur tragique « Bloody Mary », Xavier Veilhan et sa chambre trop nickel pour survivre dans ce chaos, Hildebrandt, Mondino & Co… et dans cette mise-en-scène de chantier avec les casques et les constructions de bois orange fluo… séquence peep-show : une vraie danseuse-strip-teaseuse s’effeuillait lascivement dans une vitrine !
Séauence chic et choc : dans la chambre de Zeus, des tas de personnalités se sont fait détruire le portrait. Symbôliquement, s’entend! Tous les égos, petits et grands, en prenaient un coup… et dans le miroir, ils se brisaient en 1000 morceaux avec leurs reflets. J’y suis passée, histoire de m’alléger ! Zeus m’a détruit le portrait… puis je l’ai erré rapidement recomposé ailleurs. Dans une aile retirée du palace, je me suis retrouvée seule nez à nez avec Jude Law… en attendant de me faire coiffer par John Nollet! Je suis repartie de là avec une coupe Années 30 imaginée en un élastique et trois coups de ciseaux de maître par le great Nollet… j’étais une autre. Une Anaïd des Années 30 prête pour un fox-trot !
J’ai encore des frissons quand je repense à cette nuit déjantée… Détruire pour mieux reconstruire… faire table rase du passé. C’était à peu près le concept du maître des lieux. C’était réussi au-delà des espérances, mais Starck a peut-être eu plus de boulot que prévu. Matelas déchiquetés, plumes d’oie, murs défoncés, miroirs brisés, lustres explosés, circuits électriques niqués, plomberie broyée, baignoires éclatés… en partant de là au petit matin, légère comme l’air, sans mon sac et le téléphone déchargé, j’ai eu le sentiment qu’on avait enfin vécu notre fête fin de siècle, celle dont on rêvait dans les nineties… on l’a vécu mais avec 8 ans de retard ! Les années 10 ont un drôle de parfum !

En quittant les lieux, j’ai espéré revoir John Nollet pour le remercier. Et je l’ai retrouvé une semaine plus tard au mariage d’un ami, Mathieu Prat, pas loin du lycée de mon enfance et de mes sous-bois préférés. Mais cette fois, John était photographe et avec son turban magnifique et sa veste délicatement pailletée, il avait l’élégance et la distinction d’un maharadjah aristo-britannique perdu dans un ville du Val d’Oise en plein été. L’album-photo qu’il concoctait était son cadeau aux mariés. Il y avait une belle distribution : Vanessa Paradis et Lili-Rose, Olivier Martinez, Vincent Cassel et Monica Bellucci… entre autres. Mais la plus belle, c’était la mariée : dans sa robe de crochet, sous son long voile de dentelle blanche, Florence Thomassin avait l’air d’une Vénus tout droit sortie des années 20. Une Madonne des jardins. Simple et désarmante.

Et tout ça n’est que le quart de ce qu’il s’est vraiment passé ces 6 derniers mois… j’en oublie la moitié et surtout, j’ai décidé de me projeter dans l’avenir. Totalement. Complètement. M’immerger.

Pour bien préparer ma rentrée, j’ai fait une razzia de cahiers chez Castelbajac. Je m’adonne à sa « Popeterie » sans restriction et j’y note déjà les premiers rendez-vous de la rentrée… Le 06 septembre, c’est la grande rentrée des vernissages dans le Marais. J’attends de voir la DeLorean de Raphaël Julliard se changer en lieu d’exposition pour 3 drôles de dames… artistes ! Hâte de voir cette voiture, celle de « Retour vers le Futur » déployer ses deux ailes comme un insecte chromé et se poser Rue Saint-Gilles l’espace d’une journée.
J’ai hâte… de voir Gainsbourg à la Villette. Voir Koons rivaliser de kitscherie à Versailles, au Château, alors que Kendell Geers fouttra le boxon au Musée d’art contemporain de Lyon. Melik Ohanian sera partout ou presque dans Paris pour une expo ultra-morcellée. Et puis je ne prie plus pour avoir le don d’ubiquité mais la celui de « tri-quité »… pour la Fiac en octobre qui se joue en 3 lieux cette année encore. 2 « In » et une Off.
Je sens bien que je ne vais pas avoir le temps de m’ennuyer. Sans parler de tous ces concerts… John & Jehn à la Flèche d’Or dans moins de 10 jours. C’est mon dernier white flash: « John Johnny my sweetest friend said love should be full of suspense… that’s the kind of love we’re both gonna share». Deux voix qui s’entrecroisent. Obsessionnel.
Et puisque je suis si bien partie dans mes notes, je continue avec mes bonnes résolutions de rentrée… Je ne serai plus jamais en retard au moindre rendez-vous. Chaque jeudi, je rédigerai mon « Journal (intime) de l’art ». Tous les jeudis, quelque soit le point sur la planète où je me trouve, même aux Antipodes, même sur Mars ou sur Vénus, je trouverai le moyen d’écrire quelques lignes et je m’efforcerai de toujours garder vingt stylos d’avance sur toutes les tendances. Promis.
Et autant continuer sur ma lancée… c’est promis, jamais plus je ne me coucherai au-delà de 23h30. Je serai toujours d’attaque aux aurores sans avoir recours à une nuit blanche. J’irai 2 fois par semaine à la piscine. Dès septembre, j’arrête le champ’, je me mets au jus de persil et je m’inscris au yoga. Je n’irai plus jamais de ma vie au « Baron », ni au « ChaCha », ni au « Paris Paris », ni « Chez Moune », et je ne sais quoi encore. Et puis, je ne facebookerai plus, je ne googliserai plus à tout va, je ne flasherai plus non plus sur les musiciens.
Et puis, je me mettrai à adorer tout le monde… même les courtisans, les suiveurs, les vils, les veules et les gens qui n’ont ni cœur, ni talent… quoique là, non, c’est trop… décidément, je ne peux pas !
Et pourquoi pas entrer au couvent pendant qu’on y est ?
Non, je pactiserai avec mes bonnes résolutions. Je rétablirai l’équilibre à la première occasion.

Anaïd Demir

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire