Jeudi 22 octobre 2009
Ça sent un peu les vacances de l’art cette année la FIAC pour moi.
Je suis libre de regarder les œuvres comme je veux… et si j’ai envie de les ignorer, je peux !
Ma mission: me concentrer sur les gens. Un vrai régal ! Les looks, les sensations, les couleurs, le who’s who, les interactions relationnelles… Psychologie, sociologie, philosophie… tout est permis. Même passer toute la Fiac dans le VIP lounge du Grand Palais si je veux. Et d’ailleurs, je veux.
Pour le vernissage, hier soir, dans le VIP, j’ai collé Xavier Veilhan et Julie Rouart installés dans un canapé à l’abri des regards.
Le problème, quand on connaît les gens qu’on filme, c’est qu’ils vous offrent une coupe de champ’ et vous intègrent à la conversation. Que vous ayez une vraie caméra pointée sur eux ou un joujou Fischerprice, voire une brosse à dents… c’est pareil.
Euh ? je viens de dire que c’était un problème ?… pfff, n’importe quoi, j’adore ça ! Pas le Champ’, la connexion, la relation établie.
Est-ce que ça s’appelle « coller » d’ailleurs ? J’ai fait ça des tas de fois : m’asseoir et discuter avec des gens que j’aime.
J’ai d’ailleurs continué avec Wim Delvoye… mais l’ai-je filmé ? Pas sûr ! En plus, la conversation était trop perso.
Pas sûr non plus que j’aie filmé Melvil… pour d’autres d’autres raisons encore.
Il faut dire que c’est lui qui est venu me voir spontanément. Parce qu’on se connaît un peu et qu’on s’aime bien.
Evidemment, je ne lui ai jamais dit que j’avais passé plusieurs années à rêver de lui par épisode comme une midinette, et que d’épisode en épisode et de nuit en nuit, on s’entendait toujours mieux.
En tout cas, on a déjà passé un dîner de vernissage à papoter et on a pas mal d’amis communs… mais non, je ne l’ai pas filmé. C’était un instant qui m’appartenait. Un moment perso. Un temps suspendu. Presque intime. A quoi bon filmer ça.
De toute façon, j’étais incapable de mettre la caméra en marche sur le moment. J’étais sur une autre planète où je lui parlais de Hotmail. Parce qu’il y a moins d’un mois, je me suis retrouvée chez un de nos amis communs et qu’en me connectant à Hotmail, je suis tombée sur son adresse… preuve qu’il avait consulté ses mails juste avant moi, au même endroit. Est-ce que j’ai maté? Pas du tout ! Quelle horreur ! Je préfère les confidences.
Et puis par contre, j’ai laissé Marcus filmer ma discussion avec Jean-Charles de Castelbajac dont j’admire le travail mais aussi le personnage… un vrai passionné d’art à mon avis. J’ai adoré son exposition au Musée Galliera il y a quelques années. En plus de mettre en scène ces créations dans ce château reconstitué ou plutôt suggéré, avec pont-levis, murs tapissés et armures habitées, il avait convié des artistes qu’il suit de près. Et c’était franchement pointu. Digne de quelqu’un qui est connecté à son époque.
Il a un véritable univers. Ce n’est pas quelqu’un qui pose. Je m’en suis rendue d’ailleurs rendu compte il y a deux ou trois ans lorsque j’ai fait partie avec lui d’un jury, celui du Prix Campari qui récompensait un artiste. Alors que certains envoyaient leurs choix par procuration, lui se délectait d’étudier les dossiers de près, avec sérieux, de peser le pour et le contre et de défendre son choix tel qu’il est. C’est un véritable intérêt. Pas de l’opportunisme. Quelque chose de rare donc.
Et d’ailleurs, il m’a appris hier qu’il faisait désormais partie des artistes de « *La Bank* ». C’est top ! Si j’avais eu une galerie, j’aurais fait comme Céline et Marie-Céline, nos deux shérifs de l’art en talons aiguille : je l’aurais invité à rejoindre *La Bank* !
En tout cas, c’est très bizarre cet exercice consistant à filmer alors que vous voulez d’abord vivre le moment et ensuite, accessoirement, vous en souvenir comme si c’était hier. Finalement, dans cette histoire, il est impossible de ne pas se sentir comme un touriste japonais au bout d’un moment.
On adore mater les images après. Mais pendant, on a aussi envie de les vivre, et les vivre à travers un écran, un objectif, un viseur… c’est les vivre à travers un filtre. Ce n’est donc pas être tout-à-fait dans le réel… ni tout-à-fait dans le virtuel d’ailleurs. C’est vouloir fixer des images pour plus tard, des souvenirs, mais ce n’est pas toujours les vivre à 100%. Du moins, les vivre derrière une caméra change le point de vue sur les choses, change aussi le rapport aux gens et aux choses.
Exactement comme dans la real TV.
Sans parler du fait que le réel dépasse constamment la fiction. Le réel est vraiment plus intéressant que la fiction.
C’est une interaction, un truc qui brouille les questions spatio-temporelles, et qui est aussi capable de créer de belles situations.
Quitte à coller les gens que j’aime, j’ai suivi Bruno Peinado à la trace dans la cafète pas VIP du Grand Palais. C’était des retrouvailles, comme avec Saad la veille. Je ne vais pas tous les jours à Berlin, mais je vais encore moins à Douarnenez, cette ville Bretonne où Bruno s’est retiré avec sa moitié, Virginie Barré, et leurs deux filles. Du coup, une coupe dans une main et un balai dans l’autre, il m’a fait un ballet rien que pour la caméra. C’était extra !
Bref, au cours de la soirée, je me suis très vite prise au jeu de la caméra, j’ai surmonté cette histoire de filtre, d’intime… etc, et j’en redemande en fait ! Ça met l’adrénaline en feu !
Pour finir, j’étais tellement explosée de fatigue, qu’on a fait un dîner technique entre collègues de la chaîne au Palais de Tok… et même si Philippe Valentin fêtait son anniv en direct, j’avais plus la force de faire la fête ! Juste la force de lui faire une bise avant de filer et rêver me jeter dans mon lit toute habillée… ou alors faire un saut au Montana ! Mais privée de mon vélo, il me manquait un attribut essentiel : l’autonomie. J’ai juste chevauché la moto de Marcus pour passer une nouvelle nuit riche en rêves et en couleurs, dans le Marais, en costume de marin… ou presque!
lundi 9 novembre 2009
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