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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

dimanche 8 novembre 2009

Episode 73 bis

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Mercredi 21 octobre (bis)

Hier, au petit matin, j’ai eu des envies années 20-30 avant de sortir de chez moi. C’était le moment de porter ma marinière avec sa large collerette carrée, presque une capeline, et une robe de dentelle violette.
Je ne me doutais pas encore que j’allais devenir « matelot », « matelotte », « marin », « marine », « gars de la marine »… ma marinière a beaucoup plu et surtout, elle m’a permis de déclarer que j’essayais effectivement de surnager dans l’océan artistique.
Vu tous les requins qui baignent dans le même liquide que moi, délicat poisson-chat, je commence à me demander si je ne suis pas en train de muter. Je suis dotée d’une paire d’ailes -ou d’ailerons- qui me permet de papillonner.
Mais surtout, je ne pensais pas que j’allais porter les mêmes fringues pour le vernissage d’hier, à la Cour Carrée du Louvre… et le vernissage d’aujourd’hui, au Grand Palais. Impossible de rentrer chez moi, dans ma forêt chérie, entre hier et aujourd’hui… et ce soir, rejoindre mon home sweet home ? Je ne garantis rien !

Etendue dans le VIP lounge du Grand Palais, caméra au poing -une HD qui tient dans la main- j’essaie d’ailleurs de me rappeler tout ce que j’ai fait depuis hier. Cette caméra est devenue une extension de ma main.
La main droite, celle qui écrit, s’est mise il y a quelques jours à pointer sur des séquences réelles de ma vie et à les enregistrer. C’est un exercice marrant. Par contre, ma main qui écrit est toujours en mouvement et a naturellement tendance à bouger… un peu trop pour la caméra. Du coup, dans un premier temps, les spectateurs de mes images auront le mal de mer… ce qui donne une légitimité supplémentaire à ma marinière.

Hier, j’ai fait mes premiers pas dans la vidéo in vivo au petit matin dans un hôtel du Trocadéro, « La Réserve », où j’étais conviée à un « petit déjeuner japonais » autour d’une expo. On devait venir me chercher en Motocab mais le conducteur en question a eu un accident. Rien ne vaut le vélo !
Est-ce le retour de la grande mode des expositions en appartement, de l’art in-situ qui pousse tranquillement dans nos habitats et nos chambres d’hôtel. Peut-être bien. Enfin, c’est aussi la mode des hôtels qui se mettent à l’art contemporain, et c’est vraiment pas du luxe… il était temps. Enfin, là, c’est la troisième édition de « Chambres à part », et on passe d’une pièce à l’autre. Je suis en compagnie de mon pote Nicolas Ledoux qui a participé à l’exposition. Quand il ne fait pas travailler la machine à faux-cartons d’invitation, il fait des dessins plein d’humour qui détournent le milieu de l’art contemporain dans lequel il baigne lui-même. Et sinon, je retrouve une série d’artistes que j’aime tout particulièrement comme Yi Zhou, Dominique Blais, Jeppe Hein, Iris Van Dongen, Terence Koh, Aaron Young… et beaucoup d’autres.

Mais bon, c’est la FIAC qui occupe tous nos esprits, on passe par les Tuileries pour vite se rendre à la Cour Carrée… et on peut admirer au passage les sculptures qui ne s’animent pas sur notre passage.
A part peut-être le cœur géant surmonté d’un perroquet de Jim Dine ou les personnages informes d’Ugo Rondinone à côté desquels tous les touristes posent. Ils ont ce côté ouvert à tous, sympathiques, un rien Walt Disney… le touriste se les approprie facilement pour une photo. Le bonhomme de neige de Pierre Ardouvin a lui aussi ce côté amical et spectral… à quelques jours d’Halloween, ces deux œuvres ont un côté amicalement grinçant qu’on apprécie quand les nuits s’allongent, que le froid s’installe peu à peu sur la ville…
Bon, et puis même si je n’ai jamais été fan de Barry Flanagan et de ses grands lièvres de bronze et de facture très classique, je ne peux m’empêcher de relever sa présence alle aussi fantomatique dans le Jardin des Tuileries à travers une œuvre dont je ne comprends que le titre - « Large Presidential Election »- mais pas vraiment les formes informes taillées dans le bronze… juste de quoi se rappeler qu’il nous a quitté cet été et que sa présence n’a rien à voir avec sa disparition…juste un clin d’œil.

Est-ce pour cela que les Giraud et Siboni ont eu envie de tout faire péter le soir-même et d’une seule fois ? Une détonation du tonnerre de brest pour un feu d’artifice du mardi soir, aussi grandiose que frustrant. Un bouquet, un son qui tue… et salut ! This is the show and the show is many things (comme le titre d’une expo qui a eu lieu à Gand il y a quelques temps)… and the show must go on !

Dans la soirée, pour le vernissage de la Cour Carrée, après avoir fait mollement le tour des stands et salué tout ce qui bouge avec l’impression de retrouver la « family » pour un grand mariage d’une semaine… après avoir pris plaisir à retrouver quelques cousins, tantes et oncles, neveux et nièces, éviter quelques grand-tantes encombrantes et à la langue bien pendue et grands-oncles libidineux, après avoir pris des photos souvenirs sous des œuvres délicates…

J’ai rencontré par exemple mon chèr Saad (Afif) que je n’avais pas vu depuis longtemps parce qu’il vit la plupart du temps à Berlin. Il continue à m’appeler « Anaïd D’amour », le plus beau surnom qu’on ait pu me donner depuis toujours. Il est l’un des quatre artistes sélectionnés pour le Prix Marcel Duchamp : une œuvre dévolue au son. « Afif » signifie « léger » en arabe et Saad a toujours l’air aussi léger qu’un pinson. Mais hier tout particulièrement, il avat l’air de planer au-dessus des nuages, débordant de bonheur… encore plus que d’habitude, comme s’il avait appris la plus belle nouvelle de tous les temps. On a siroté ensemble une coupe de champ’, aucune fuite, il n’a rien laissé échappé mais mon sixième sens m’a alerté. S’il s’agit de ce que je crois, je suis ravie pour lui.
Ensuite, j’ai retrouvé Marcus, Valéry et Delphine. On s’est installés au centre de la Cour Carrée. A la cafète et pendant que les chaises commençaient à se faire rare et l’air plus dense, la caméra a commencé à se réveiller doucement d’un doux et long rêve.
Là, à quelques centimètres de nous, elle s’est mise à observer un drôle de mec avec un chapeau et des yeux globuleux : notre Fabrice Bousteau national, le rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine. Enregistré.
Etrange ce sentiment d’être devenue une sorte de paparazzi de l’art depuis 24h…
C’était pour « FIAC ME, I’M FAMOUS », un programme Anaïdien sur-mesure pour la chaîne de Marcus Kreiss. « Souvenirs from Earth ».

Je suis -du verbe suivre- à pas de chats et j’enregistre l’image de mes VIP à moi, les gens que j’aime qui font que l’art est «so different so appealing » comme un collage de 56 de Richard Hamilton, l’inventeur du Pop Art Anglais. Les extra-terrestres du show-bizz ne sont évidemment pas exclus de mes enregistrements, du moment qu’ils s’intéressent à l’art. Mais je crois que dès maintenant, je vais changer mon fusil d’épaule. Je n’ai pas l’âme d’une paparazzi. Je vais prévenir les gens que je filme avant même de les filmer. Faire des sortes d’interviews, même si l’on sait que le son sera zappé. Et le son sera naturellement zappé car j’ai trouvé un truc : je passe mes films au ralenti… ce qui fait que le son comme l’image nous donne l’impression d’être dans un monde à part, en appesanteur. Comme un souvenir lointain, un « Souvenir from Earth » surtout !

Et c’est tout naturellement pour « Souvenirs from Earth »… une chaîne télé qui ne s’appelle pas TF1, France 1, France 2, W6, TNT, LCI, Itélé… etc, etc, c’est « Souvenirs ».
Est-ce qu’on n’a pas le droit de mettre un peu de poésie dans le titre d’une chaîne télé ? Celle-ci a été imaginée il y a de cela des années, par un artiste -Marcus Kreiss-, pour les artistes mais aussi les amateurs et autres passionnés d’art.

L’idée : pas de langage. Pas de barrage linguistique. On se contente du visuel, au plus fort du terme et du sonore, au sens le plus sensuel.
C’est l’image est les sensations qu’elle dégage, et non le langage, qui a le dessus sur « Souvenirs from Earth ». Et on contemple l’écran comme d’autres contempleraient un aquarium ou un bon feu. Avec la liberté de s’en détacher quelques instant pour mieux y revenir.
C’est la chaleur cathodique, tout simplement.

Y défilent de nombreuses vidéos d’art, mais aussi des clips arty toute la journée. C’est un peu le bébé de Marcus cette chaîne !
On en parlait déjà ensemble, il y a au moins 10 ou 15 ans, dans le Lubéron, avec Marcus, Olivier Reneau et Alain-Guillaume Poirier, alors que je passais mes vacances à Lourmarin.

Depuis, l’idée de Marcus s’est concrétisée. « Souvenirs » émet entre autres sur le canal 129 de la Free Box, et aussi sur SFR… mais bon, je ne suis pas sûre de tout comprendre sur le plan technique pour y arriver. Mais heureusement, il y a le site Internet qui fait relais.
Depuis quelques temps, la chaîne prend d’ailleurs enfin une réelle envergure. Elle avait trop d’avance sur son temps jusque-là. Marcus a été rejoint par Bernard et quelques autres personnages qui savent que l’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain et qui n’ont pas peur de parier sur des ovnis. Des intuitifs qui comprennent l’époque.

Et moi, ce soir, dans le VIP lounge du Grand Palais, alors que la nuit tombe sur la ville et que je suis dans cet écrin qui brille de mille feux, je sens que je ne vais pas pouvoir rentrer chez moi ce soir encore… et je sens que je vais encore me coltiner ma marinière bleue, ma robe de dentelle violette et tout le reste demain ! Rien à faire, il va falloir passer m’acheter un miminum de trucs dans une boutique… juste pour changer l’essentiel ! Je suis prise en otage… « Fiac me… I’m famous » !!!

2 commentaires:

  1. demandons à marcus si un accés est possible pour voir ton special fiac etc on souvenirs from earth, ou autrement dit...comment voir tout ça ;)
    je t'embrasse, charlotte

    un petit lien si tu veux sur les photos de la célèbre semaine ...de mon facebook, mais je n'arrive pas à coller de lien pour toi ici

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  2. olà)
    et oui ! désolé & tanx… je suis touché… comme ce soir à la lecture de coco… le monde est petit… heureusement… on est tous - sensibles & co (co!) ! et en rentrant à vélo dans la nuit parisienne je me dis que tout cela est fragile, terriblement fragile… que passer devant l'ïle St Louis est comme un rêve et des gens habitent dedans et je continue à pédaler… j'aime bien ton blog - la manière d'écrire à la frontière, la lisière des événements - tu te places au centre du dispositif, de façon décalé, piquante et sincère, c'est très cinématographique - on te voit dans les phrases… cela m'évite de sortir ! j'aime bien ta marinière. Il faudrait pouvoir le lire dans sa totalité, avec des pages et de l'encre, à la lumière d'une lampe et pas de l'écran… le livre comme un témoignage de ton temps et du notre… c'est là où je me dis encore que tout cela est fragile…
    allez… un bon vieux sonic youth pour laisser filer les heures… merci et continue. bises. nicolas

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