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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

jeudi 5 novembre 2009

Episode 73

Mercredi 21 octobre

J’ai à peine goûté les pignons qui baignaient dans mon jus de gingembre chaud ce matin que j’étais déjà entraînée par monts et par vaux sous la pluie et en ballerines -désormais défoncées- à travers Paris et sa FIAC.
Mais au moins, je retrouve mes chèrs pignons au dèj, dans ma salade, au « Café Blanc » de Courrèges.
J’avais envie de tester les lieux, entre deux rendez-vous pendant cette incroyable course-poursuite à travers les 100 et 1 évènements « on » et « off » de la Foire Internationale d’Art Contemporain de Paris.
Je n’ai pas pu m’empêcher d’entrer ici parce qu’on ne peut pas passer Rue François 1er l’estomac dans les talons et les talons dans la fashion sans lécher goulument les vitrines de Monsieur Courrèges… De là à me dire que j’allais passer de la lèche à la nutrition ! De là à me dire que j’allais trouver un coin pour y picorer une salade alors que je rêve d’un sac, d’une paire de shoes ou de bottes… il n’y avait pourtant qu’un pas.

Et côté couleurs, je me sens parfaitement intégrée.
J’ai un gilet d’un mauve très Courrèges : c'est-à-dire un mauve qui ne fait pas mémé ni pervenche mais un mauve dynamique qui vous projette directement dans un temps X, un rétrofutur ! Seul Courrèges peut jouer du mauve sans jamais tomber dans la guimauve !
Et bien que défoncées, mes Repetto argent à facettes holographiques s’intègrent elles aussi parfaitement ce cadre dans lequel je suis entrée.
Ici, les serveuses ne sont pas des serveuses mais des hôtesses rétrofuturistes tout de blanc vêtues - des créatures des années 70 projetées dans un futur rêvé dans les années 70- et elles sont censées onduler l’air impassible dans l’espace, vers les pauvres nous - des convives publiquement affamés- comme dans un film de Kubrick. T.shirt, baskets, jean’s… tout est blanc chez elles. Un blanc extra-terrestre.
Je suis assise sur l’un de ces sièges de skaï, face à une plaque de néon qui passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Je me laisse absorber. Je crois que ça m’apaise, m’exalte, soulage ma fatigue. 2 jours que je n’ai pas avalé mes comprimés de ginseng. Mais sous le néon circulaire qui donne une atmosphère lunaire aux lieux, j’imagine que je ne crains rien. C’est comme une aura ou mieux, une auréole.
Installée à cette table ronde, une photo fashion des seventies à ma droite, je croque ma salade tout en me sentant étrangement prise au piège.
J’adore Courrèges et le style Courrèges est tout autour de moi, et pourtant, j’ai le sentiment d’être plongée dans la version cheap d’un des créateurs de mon top 10. Et je me vois ici, grignotant une salade top-basique à 10 euros, avec le sentiment que l’on m’a vendu un demi-rêve. La restauration ne suit pas le niveau. La bouffe n’est pas au niveau de la déco qui n’est pas au niveau du talent immense du créateur. Il y a comme un essoufflement. On prend un ticket pour le rêve et finalement, on nous réveille avant la fin du film.
Quelque chose est à revoir. Il faudrait que les salades aient un truc spécial, qu’on y glisse des graines de sésame qu’on ne trouvera nulle part ailleurs. Ou des algues. Ou qu’on y trouve tout un tas d’aliments blancs. Des laits végétaux de toutes sortes avec des sirops pastels intégrés, des yaourts de chèvre piqués de graines de pavot et de miel, des pétales de roses marinant dans la réglisse, de la coriandre, du gingembre-citron, infusé de jus de grenade… des salades vérolées de fruits rouges. Des algues régénérantes et de la verdure dans des packages blancs en résine… des fruits gorgés de vie et des plantes énergétiques. J’aurais voulu un fridge qui ne ressemble à aucun autre, que le contenu soit pur, et ait un goût rétrofuturiste, sain et bio.
Je sais, je rêve.
Mais ça me gène de déjeuner chez Coqueline et son mec et brusquement me dire que je suis peut-être dans la cafète du BHV.
A y réfléchir, ils auraient dû demander à Martine Aballéa de designer les aliments, d’inventer des menus monchromes ou arc-en-ciel et de leur trouver des noms qui font voyager.
On aurait sûrement eu droit à des eaux vertes, des potions violettes et des boissons rondes… Des fondants cosmiques, de la neige végétale, des « potages antiques » et autre confit végétal… je rêve de « Mousses au sirop », « Bouillon du lac », « Bonbons marines », Gâteau magnétique croustillant, Fruits nocturnes, Bouillie brillante, Sel de tempête… etc, etc, etc.
Bon, de toute façon, côté rêve, je vais me finir dans la boutique, juste à côté avant de reprendre mes aventures au cœur de la Fiac !

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