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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

mercredi 13 janvier 2010

Episode 79

Samedi 31 octobre 2009

Artus ne sentait pas la rose hier quand je l’ai embrassé sur les deux joues au Citadium.
La barbe hirsute et le blanc de travail bien dégueu… mais pas aussi dégueu qu’on n’aurait pu l’imaginer d’une blouse de travail portée 15 jours d’affilée. Enfin là, c’était un costume chic qu’il a laissé volontairement pourrir sur lui 15 jours… mais en faisant attention quand même.
Il ne sentait donc pas la violette de Toulouse, normal… Par contre, il avait le sourire et l’œil qui frise de l’Artus des beaux jours. Celui qui nous énergise pour la journée.
Comme si cet enfermement volontaire lui avait fait davantage aimer la vie encore.
Comme si cette méditation longue de 15 jours, dans une boîte de carton encartée dans un des temples de la consommation, à Paris, juste avant Noël, lui avait permis de non seulement méditer mais sans doute aussi d’entrer en connexion et en conversation avec ses morts. Ses propres morts. Sa mère en particulier. Pour un représentant de l’Art Posthume, ce serait logique. Encore plus logique qu’il se balade en costume.
Et je suis quasi sûre que vêtue de blanc, Artus a surtout tenté de faire son deuil. Ça me revient maintenant : il parlait du matelas de sa mère sur lequel il se reposerait pendant ses 15 journées d’enfermement volontaire.
Je crois que je découvre Artus. Jusque-là, je n’avais pas le temps de m’y arrêter. Je le trouvais amusant mais je n’avais pas le temps d’approfondir le sujet. Je m’arrêtais aux couches supérieures qui semblaient avoir une belle superficialité. Mais je confondais sans doute superficialité et besoin de légèreté, de lâcher le sens de gravité.
En fait, j’aurais dû me fier à l’étymologie de son nom : les Artus et les Arthur sont des ours dans l’étymologie celtique. Ça vient de « Arz », ours… je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de rapprocher le mot celtique du mot arménien « Aruz » qui signifie la même chose !
Bref, les ours se réfugient dans leurs grottes… et lui, l’arz artistique Artus s’en est fabriquée une dans les méandres d’un grand magasin alors qu’on lui demandait de se mettre en avant artistiquement. Caché dans une boîte de carton brut, adaptée à sa taille et qui servait de stand pour vendre des T.shirts. Pour un ours, il laissait quand même les autres se faire leur miel sur son dos, même s’il s’agissait de vendre ses T.shirts à lui… mais bon, au moins, ce geste nous interroge un petit peu.
Finalement, j’en arrive à cette conclusion : Artus est un mystique et je crois que la plupart des performers le sont. Le sourire et l’air qu’il avait à sa libération au Citadium était celle d’un béat. Dans le sens mystique du terme. Il avait la tête du mec qui revient de Katmandou un peu sonné. Ou mieux, l’air du mec qui a gravi l’Hymalaya et qui revient de son périple, épuisé, un peu déboussolé, content que ça s’arrête mais shooté par le plaisir d’avoir relevé le défi !
Bref, il sentait pas la rose mais il ne sentait pas non plus la lose. Il sentait l’ours qui s’est mis à l’épreuve et s’est dépassé. Plus que de « l’art posthume », un « arz » en costume !

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