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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

dimanche 7 février 2010

Episode 84 - LA BOHEME

Jeudi 19 Novembre 2009

Sortie de l’Opéra, même 20 minutes plus tard, les applaudissements continuent à crépiter en s’amplifiant dans ma tête. Ça en devient physique. C’est même une sensation thermique. C’est étrange comme ces liesses communes, même quand on ne s’y attend pas, peuvent faire remonter les émotions à la surface.
On ne sait pas pourquoi, on éprouve une sorte d’allégresse, on se demande même pourquoi ça embue légèrement les yeux ou pourquoi ça coince un peu au fond de la gorge. C’est normal : ceux qui ne ressentent jamais ces sensations ne sont tout simplement pas humains ! Ce sont des répliquants!
Sur l’invitation expresse de Philippe, ma soirée s’est improvisée à l’Opéra Bastille.
Toujours partante pour de nouvelles aventures, je me suis retrouvée à une représentation de « La Bohème » de Puccini… dont je ne savais rien!
A part que Puccini, c’est italien donc forcément très vivant, voire bon vivant et pourquoi pas exubérant !
OK ! Par contre, un titre comme « La Bohème » ne pouvait que tempérer les choses… et « contempler » la Bohème installée dans mon siège alors que je la vis chaque jour aurait pu m’effrayer… Mais au contraire, ce drame à l’italienne si lyrique a quelque chose de volontairement caricatural qui m’a exalté.
Tant d’éxagération dans le tragique mène à l’exaltation. Exacerber à ce point les sentiments nous en libère.

C’est un opéra en quatre tableaux qui date de 1896 et qui m’a ramené à quelque chose qui n’a pas beaucoup changé depuis le XIXè : de brillants artistes désargentés dans le Paris du début du XIXè. Est-ce que XXIe siècle a quelque chose du XIXè ? En tout cas, j’ai quand même des impressions de déjà-vu et même de déjà-vécu.

Et dans le genre mélo à vous fendre le cœur tout y est : 4 artistes qui vivent en coloc dans une mansarde sans confort.
Ils ne gagnent pas un sou vaillant… et surtout, ils se les pèlent grave en plein hiver, avec une unique chaudière un peu pourrave ! L’hiver est rude. La neige a envahi Paris. On se croirait en janvier 2010. On nous dit qu’on est plutôt en décembre 1830.

Et l’amour dans tout ça ?
L’un des personnages se consume d’amour pour une riche héritière capricieuse qui l‘éconduit une fois sur deux… alors que l’autre, Marcello, se désespère dans la plus grande solitude quand, par le plus grand des hasards, une certaine Mimi vient frapper à sa porte un soir.
La romance démarre au quart de tour, sur une histoire de clé perdu et bientôt retrouvé… bien sûr ! Clin d’œil psychanalytique.
Mais Mimi est tuberculeuse au 28è degré… et leur amour en est d’autant plus compliqué qu’ils ont peur de se perdre… Marcello, n’y tenant plus préfère se barrer… etc, etc. Etc, etc.

J’avais jamais vu des décors si travaillés… de la mansarde aux rues de Paris, ils avaient mis le paquet. C’en est toujours louche à mes yeux, quand la forme veut rivaliser avec le fond, c’est qu’on nous cache la simplicité du fond…
La musique, franchement vive et entraînante, donnait heureusement un ton léger à toutes ces scènes à haute teneur dramatique qui moi, m’éloignaient des choses plutôt que de m’y plonger.

Bref, j’ai passé un bon moment mais étrangement, j’en sors avec le sourire… malgré le drame. A l’italienne !

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