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******************************* Anaïd is… Anaïd forever ******************************* Née à la Saint-Hubert patron des Chasseurs, élevée à l'acide, gouvernée par Mars et Pluton, habitée par le démon de l'écriture, rongée par la passion

mardi 23 février 2010

Episode 86 / « Trèfle… Je PIQUE ton CŒUR CARREAUlin ! »

Mercredi 27 janvier 2010

On croit que c’est un cliché. Un effet littéraire ou carrément filmique.
On n’imagine pas 30 secondes que ça puisse nous arriver surtout quand on n’a pas une peau dite « à problèmes »… et pourtant, paf ! C’est comme une loi mathématique. Une loi du genre qui ça se vérifie à chaque fois… ou presque.
Il suffit d’un RDV important pour qu’un indésirable se mette à vous pousser là où personne ne le loupera.

Là, sur l’aile gauche du nez, bien blotti et même encastré : LE spot !
Le rrrrépugnant spot qui a mis du temps à sortir de sa réserve et vous a même fait souffrir quelques jours plus tôt. Couleur crème et bien crèmeux au milieu. Bien rebondi. Entouré d’un bel arceau rouge carmin.
Bien dégueu… du moins, c’est comme ça que je le vis !

Evidemment, ça tombe en plein dans la semaine la plus importante de votre vie.

Avant-hier, encore, c’était moins grave… je n’étais qu’au téléphone avec l’objet/sujet de mes pensées.

Et hier, j’étais à Maubuisson, dans le Val d’Oise, dans une magnifique abbaye du 13è siècle. Pour l’expo d’Orlan, avec Orlan. Du coup, en matière d’excroissance, j’avais de la concurrence !
J’en oubliais la mienne et pourtant mon petit bouton en plein au milieu de ma tronche pouvait passer pour du fayotage !
Bah, ça aurait pu même être un collage acheté dans un magasin de farces et atrappes, juste pour le fun !
Mais non, je n’en suis pas là… et quand j’y pense, il faisait si froid hier à Maubuisson que je comptais sur les températures pour résorber ma petite horreur blotti dans le coin de mon nez.

Mais très vite, je me suis concentrée sur l’organe de la vision et j’ai cessé de penser à la vision que tous ceux que je croise pouvaient avoir de moi… Même si un très très très bon copain a cru bon de me dire qu’on ne voyait que ça, j’ai fait abstraction, je l’ai gommé de mes pensées pour me plonger toute entière dans l’étonnante expo perso d’Orlan. Un lieu magnifique, niché dans un coin perdu du Val d’Oise, dans un lieu jadis voué aux religieuses avant de se retrouver -pour notre grand plaisir- entre les mains des iconoclastes de l’art contemporain.

Etonnante expo car je ne m’attendais pas à y trouver une limousine gonflable ni d’autres symbôles d’un luxe tape-à-l’œil.
Je ne pensais pas non plus y trouver du foot par le biais d’écrans télé organisés en croix.
Ce n’est pas ce que l’on attend obligatoirement de quelqu’un qui a pris des risques chirurgicaux pour crier à la face du monde sa différence et revendiquer sa position de femme. Ce n’est pas ce à quoi l’on pense quand on sait qu’elle travaille sur les canons de beauté et les remet sans cesse en question, les repousse, les tiraille à travers des œuvres souvent dérangeantes !
Et pourtant, si plastiquement on ne s’attend pas à ça, la logique Orlanesque est là.
Derrière la Limousine, on a non seulement le mélange des genres, la mixité à travers un patchwork de différentes peaux qui est figuré sur le pare-brise arrière, mais on a surtout le cliché du mariage… Et par ce biais, on en arrive à la position actuelle de la femme en pleine régression par rapport aux années 70 et qui voit dans le mariage son salut.
Si ce n’est pas clair, il y a la projection qui va avec la Limo !

Et côté foot, c’est encore une autre pression sociale dans laquelle on est envahi par ce sport devenu une religion… On nous parle des « Dieux du stade », les voici à l’œuvre, au centre d’un autel improvisé, dans une mise-en-scène christique.
D’ailleurs, dans ce lieu sacré qu’est l’Abbaye de Maubuisson, toutes ces questions prennent un sens plus fort encore.
Pour continuer sur cette lancée, on a des sculptures dans l’une des plus belles et des plus chaleureuses salles. Des statuettes qui semblent mues par on ne sait quelle force centrifuge. On dirait des nonnes justement perdues voire noyées dans leurs magnifiques drapés. Clin d’œil au lieu evidemment et aux canons de beauté classique avec les drapés.

Par contre, un peu plus loin, on rencontre une sorte de cyber personnage qui ressemble énormément à Orlan. Dans un matériau luminescent, il réagit à la présence. Ce serait un hybride entre le corps-même de l’artiste et d’autres cultures. C’est presque un autoportrait, un symbôle de mixité qui fait un lien entre ces œuvres des années 90-2000 et celles d’aujourd’hui. Chirurgie esthétique, clones humains, photoshop et corps mutant… tout y est !

Et en parlant de mutant, je repense à mon spot, mon bouton, mon bourgeon, mon mini-pustule… même après avoir été enduit plus de 24 heures durant d‘une mixture boutonicide américaine hyper efficace, même dans ce froid, cette chienlit était bel et bien là hier. Bien vivant.

Et aujourd’hui ? Idem !

J’ai tenté de le maquiller, de le transformer en grain de beauté, de lui donner du panache, de le déguiser… échec encore !
Voilà qu’il me tient compagnie en plein marathon de RDV importants dans le froid polaire parisien de l’hiver le plus froid de ma vie.

J’en sens encore malheureusement le relief, alors que les températures et le mercure ont glissé dangereusement au dessous du zéro… on aura tout vu !

Etrangement, ma journée commence justement par le défilé d’un duo qui se fait appeler ainsi : « On aura tout vu ».
« Play your destiny » dit le carton d’invit’ surmonté des quatre figures des jeux de cartes.
Trèfle, cœur, pique, carreau… je pense à MC Solar : « … et Je PIQUE ton CŒUR CARREAUlin ! »
Je suis le conseil : « I play my destiny »… même aux aurores avec Marie-Laure qui me glisse le communiqué de presse et un jeu de cartes circulaires pour que je puisse faire tourner la roue à mon avantage dès que j’aurais un moment!
Apparemment, ce sont aussi les « On aura tout vu » qui s’occupent des accessoires chez Rochas… comme ce pompon très années 20 par exemple que je tiens en main.

Le défilé commence dans le magnifique cadre d’un hôtel particulier où j’ai l’habitude de voir des expos ou de faire des fêtes, ou tout simplement de voir le maître des lieux, Johan, propriétaire de la JTM Galerie qu’on aime qu’on aime.

Pas d’exposition avant samedi prochain. En attendant, place à l’art de la performance, place à la haute-sculpture sur modèle vivant très couture.

Bref, art et mode sont en fusion une fois de plus… pendant que s’enclenche la bande-son d’un certain DJ Manu qui nous laisse croire qu’on est entre les mains du sort ou peut-être autour d’une table de poker. A moins que l’on ne soit dans un jardin Carrollien où Alice ne tarderait pas à poursuivre un Lièvre de Mars ou un Poisson d’Avril.

Trèfle, cœur, pique, carreau de polystyrène font partie du décor. Trèfle, cœur, pique, carreau… tous les jeux sont permis et un magicien en chapeau claque se promène parmi nous pour nous proposer des tours.

Comme souvent, la nuée des photographes parqués dans un coin m’écœurent.
Je ne sais pas pourquoi, ils font pourtant leur boulot mais j’y vois surtout un essaim malsain de corbeaux mysogines penchés avec avidité sur des filles déjà bien décharnées. Des rapaces qui s’attaquent aux apparences, aux faux-semblants, aux paillettes. Des lourdauds qui y vont de leurs commentaires graisseux adressés aux mannequins.
Il faudrait leur couper le son.

Crépitements de flashs… la première silhouette approche et après s’être pris tous ces éclairs foudroyants dans la gueule, cette belle black longiligne légèrement vacillante et au bustier fait de cartes à jouer me tend une carte que je prends : Valet de trèfle ! C’est parfait ! Cette carte me va comme un gant !
Le valet est un messager qui me fait les yeux doux avec ses fructueuses. Juicy news : le trèfle représente l’argent, les richesses, le monde matériel.
Et comme mes finances ont largement souffert ces derniers temps, je suis ravie d’apprendre que ça va positivement changer. Make the balance right.

Finalement, j’adore ce mercredi plein de RDV importants, ça s’annonce bien… Strass, sequins, cristal Swarowski et autres matériaux précieux s’accompagnent de plumes, de dentelles, de drapés et de transparences dans une atmosphère festive.
Trèfle, cœur, carreau… pique et pique et colegram, la vie se joue comme une partie de poker. Il suffit de participer !

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