Dimanche 25 octobre
Je le savais! Je le savais! Je savais qu’il fallait que je me mette en quête de café-sushis en ce samedi après-midi de Fiac… c’est là que j’ai retrouvé Edouard.
Et je savais qu’il fallait que j’aille au Montana mercredi dernier. C’est ce que j’ai pu vérifier entre deux sushis à la cafète de la Fiac, sous la verrière vertigineuse du Grand Palais.
Parce que ce soir-là, ce fameux mercredi-là, en soirée, Saint-Germain avait des airs de Massachussets, y a eu du grabuge à Saint-Germain-City!
Joe Dalton, Jack Bone Dalton, William Henry Dalton et Averell Dalton étaient de la partie. Tous évadés de prison, dans l’ordre croissant. Billy the Kid alias Michael Youn et Jesse James alias Melvil Poupaud trainaient leurs éperons dans le même saloon quand, au bar, ils ont aperçu celui qui selon la légende tire plus vite que son ombre : Lucky Luke alias Jean Dujardin. Il était en train de machouiller une herbe de bison pendant que Jolly Jumper faisait le guet dehors, dans la nuit noire. Qui a souri le premier à la belle du saloon ? Qui a lancé le premier son verre à la tronche de l’autre ? Qui a levé le poing ? Qui a commencé ? On ne saurait dire mais ça a tôt fait de mal tourner et, bagarre feinte ou non, tout ce petit monde déconnant a fini au poste manu militari. Bagarre générale. Comme dans le fin fond du Massachussets, en plein western. Les fins de tournage ont du bon. Toute l’équipe du film s’était réunie pour l’occasion… mais au Montana, comme à Daisy Town, il fallait rétablir l’ordre. Et tout le monde -ou presque- a fini derrière les barreaux ! … enfin, au poste ! Fallait pas simuler, les mecs… C’est un truc uniquement réservée aux filles !
Je devrais me fier à mes intuitions, j’ai eu beaucoup de mal à résister à l’appel du Montana ce soir-là ! Je n’arrivais pas à faire taire la petite voix à l’intérieur de moi… voilà pourquoi !
Faut dire que la FIAC m’a cassée. Je vais finir par l’inscrire sur un mur en lettres de sang : « LA FIAC M’A TUER »… et c’est pas encore fini !
Heureusement, je me suis offert une petite parenthèse colorée chez Edouard hier soir. Il n’y a pas que moi qui me délecte d’une énorme boîte de feutres, d’une paire de ciseaux, de papier… je peux passer une journée à dessiner, colorier, découper, coller… et manifestement, je ne suis pas la seule ! Faudrait organiser des sessions uniquement entre adultes… consentants, cela va de soi !
Passons le fait qu’Edouard est un artiste qui fait exprès de s’ignorer et qui préfère mettre en avant d’autres artistes dans sa galerie… il suffit d’ailleurs de jeter un coup d’œil à l’intérieur de son frigo pour s’en rendre compte : il y a des expos qui se perdent dans cet espace ! On y trouve de véritables install’ et toutes sortes de sculptures conçues sur le pouce.
Par contre, si côté art, on fait dans le pop coloré, côté alimentaire, on fait dans le strict Minimalisme ! Rien à bouffer !
Si on veut se mettre quelque chose sous la dent, il vaut mieux suivre l’itinéraire mis en place dans Paris par l’un des artistes de sa galerie : Ben Kinmont !
C’est dans le cadre du «Nouveau Festival » à Beaubourg. Une nouvelle tentative d’être au plus près de la vie en faisant de l’art ! Le projet de Kinmont s’appelle « Devenir autre chose » : 7 récits ont été confiés à sept chefs et transformés en 7 recettes. Il s’agit de 7 trajectoires d’artistes qui se sont éloignés de leur discipline première qu’est l’art pour devenir pyschothérapeute, fermier, activiste, politicien, travailleur social, prof de yoga, médecin.
Lygia Clark, Hans de Vries, GAAG, Raivo Puusemp, Laurie Parsons, Gretchen Faust et Bridget Banhart sont ceux qui ont inspiré Ben Kinmont et par la même occasion des chefs comme Inaki Aizpitarte du Chateaubriand ou Alain Passard à l’Arpège. Des chefs à la portée de tous et de l’art comestible dans 7 points de Paris.
Et pour le déjeuner, après Versailles, mon cavalier et moi-même sommes devenus « fermiers ». Je rêvais de devenir « activiste » et de goûter à la recette japonisante d’Olivier Camus au « Chapeau Melon » dans le 19è… parce le « Cru tassé aux agrumes japonais me fait encore rêver » et que tous mes ingrédients favoris étaient réunis dans cette recette, y compris l’allusion marquée à la série british des sixties à laquelle je voue un culte depuis l’enfance… « Chapeau Melon » !
Mais contre toute attente, « devenir fermière » au Comptoir du Relais, à Saint-Germain ne m’a vraiment pas déplu! Et mon cavalier était un connaisseur puisque c’était le patron du Basilic!
Mais je reviens sur hier soir et le frigo d’Edouard, ça m’aidera à recoller tous les morceaux.
ien dans son fridge donc… evidemment puisque sa cantine est située juste en face de chez lui : c’est le « Basilic »… où on est allé dîné !
Et comme je parlais de ma virée à Versailles, le lendemain, en ce dimanche-même à l’aube, pour y voir l’expo de Xavier… Fabrice, le maître des lieux, m’a proposé de m’y accompagner !
Vers 2h du mat, l’œil chaviré de sommeil et le baillement automatisé, je l’ai regardé avec la certitude qu’il ne viendrait pas. Je n’ai pas osé rire, de peur de me réveiller !
Un dimanche matin 10h devant le Grand Palais pour sauter avec moi dans la navette qui mène à Versailles ? Alors qu’il n’avait même pas fait la fermeture de son restau à… quelle heure était-il d’ailleurs ?
J’avais l’impression qu’il était 2 heures du mat. Peut-être plus. Qu’en sais-je ? La fiac me donne des impressions de jetlag !
Alors dimanche 10h devant le Grand Palais? Le peut-il ? Il le peut ?
C’est ce qu’il a prétendu… et il faut croire que ce jeune restaurateur d’origine Basque n’a pas seulement du palais… mais il a du flair et il aime aussi LES palais !
Du coup, ce matin à 10h30, la navette qui m’a mené à Versailles avait effectivement un parfum de mandarine-basilic ! Un goût ou un parfum ? Les deux ! Mieux : un arôme ! Parce que le basilic, ce chèr Fabrice ne se contente pas de le cuisiner et d’en donner le nom à son restau… non : il s’en parfume aussi! Enfin c’est un parfum copyrighté Guerlain tout de même !
Et côté mandarine, il en rajoute en couleurs dans ses fringues si ça n’y suffit pas !
Au cas où je le raterai, à 10h tapantes devant le Grand Palais, Fabrice Don Giovanni (ça lui va bien ce nom que je lui ai inventé hier soir !) portait avec élégance un Borsalino qui ombrageait son regard. Ici et là, quelques mèches de cheveux mordorées nous rappelaient à l’automne. Et sur son veston ? Il traînait une bonne vieille doudoune mandarine et sans manche ! Mandarine-Basilic donc ! Avec le duck Chevignon de nos eighties qui s’envoyait en l’air dans son dos en guise de logo ! Juste de quoi négliger un peu. Mettre une touche de gentleman bad boy à la tenue !
Charmant et élégant, il a été un cavalier chevaleresque à Versailles ! Il a notamment servi de curseur à ceux qui se perdaient dans les allées du Château : la mandarine, ça se repère de loin et pas seulement à son parfum!
Et dans escaliers ? sur le perron en damiers ? Dans la chambre des dames ? et à l’extérieur, dans les perspectives des jardins de LeNôtre, près des portraits à facettes des grands architectes réalisés par Xavier ? Il collait aussi tout-à-fait encore une fois ! Des sculptures à facettes violette et un Fabrice Mandarine-Basilic, c’était tout-à-fait OK !
Un joli tableau haut en couleurs en parfums en saveurs… impossible de ne pas tout de même m’en échapper assez souvent ! Oui, je pars dans les perspectives au lieu de suisvre le troupeau. Faut dire aussi que rien ne valait le plaisir d’écouter les commentaires des enfants de Xavier. Il manquait le plus agé des trois mais tous sont aussi brillants, vifs et intelligents les uns que les autres.
Des pré-ados… adorables !
Une matinée pleine de panache donc !
mardi 5 janvier 2010
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