Jeudi 05 novembre
On ne peut donc jamais être tranquille ? J’ai dit que je ne bossais pas cette semaine. C’est LA semaine de mon anniv… je suis en roue libre, en free style, en planeur.
Je décide de retrouver Audrey après ma journée d’écriture perso, de salade et de somnolence.
J’ai RDV dans l’ancien espace d’art de Claude Berri sans savoir de quoi il s’agit.
Et paf, je baigne dans les couleurs, dans les ambiances, les climats chromatiques ? Un vrai plaisir.
C’est un show-room autour d’une technique scientifique. Un procédé industrialisé par Saint-Gobain et je me mets à discuter avec des scientifiques, des architectes, des designers… ça me change des artistes.
Le procédé : un verre chauffant extrèmement fin et sensible qui réagit au chaud, au froid, crée des ambiances, et peut même à ce point autoriser la production de toute forme qu’il serait parfait pour un artiste.
Je reconnais à peine l’ancien espace de Claude Berri tant il est envahi de cravates et de costards. Le très charmant Nicolas Kennedi, qui orchestre l’événement, diffuse son sourire plein de malice dans l’atmosphère.
Je me faufile ici et là à me demander si je ne suis pas un peu décalée dans ce contexte et si c’est le cas, ça me plait beaucoup…
Ça me change des VRP de l’art qui se rêvent en VIP et qui finiront vieilles pies ! … Et finalement, comme d’habitude je m’adapte assez rapidement, jusqu’à très vite me sentir comme un poisson dans l’eau parmi ces inconnus.
Après la zone dans laquelle on pouvait jouer avec des modules, faire réagir ce verre très particulier et suivre la progression sur écran, j’ai été happée par le dance-floor.
Un dance-floor silencieux, juste lumineux dans lequel je pourrais scotcher des heures. Il a été réalisé avec ce verre très particulier dont les couleurs et l’intensité lumineuse varie au fil du temps. Du coup, on est sur un échiquier aux couleurs changeantes. On dirait une œuvre de Piotr Uklanski : il a dû se fournir ici… c’est évident.
Puis du dancefloor désert et silencieux, je passe au lounge et je me réfugie dans un canapé design dont personne n’a encore testé le moëlleux. Et j’ai l’impression d’être à la maison. Peut-être que Gérard qui vient de faire son entrée dans la soirée, viendra régler l’écran du home cinéma et mettre un peu plus de bois dans la cheminée… sauf qu’il n’y a pas de home cinema, ni de cheminée et le Gérard en question, n’est pas juste un Gérard de plus dans l’univers des Gérard beaufisants de l’univers, c’est Depardieu. Chèr et en chair Depardieu.
A mon avis, avant qu’il n’arrive au lounge, il risque de se passer des heures tant on va tenter de l’arrêter mille fois dans sa course pour lui parler d’un truc ou d’un autre…
Même s’il est là incognito, en costume de plouc, dans le rôle d’un monsieur-tout-le-monde qui viendrait saluer ses potes de bistrot après le boulot… il y aura toujours quelqu’un pour essayer de lui vendre tel ou tel truc, lui proposer d’être un porte-drapeau ou un passe-plat plutôt que la lecture d’un scénario.
Mais rien n’y fait, même déguisé en Cro-Magnon, quand Depardieu débarque, même les vitres spéciales de Saint-Gobain tremblent sur son passage. Quel charisme. Quel physique. Quel nez… par dieu !
Bon, allez… j’ai pas ma caméra HD aujourd’hui et je dois filer. Mais quand même… est-ce que je l’attends encore un peu dans le lounge ?
Pas le temps, je dois filer dans le 8éme, au vernissage de Philippe Tourriol chez RX où je croiserai sûrement d’autres VIP… et surtout le fabuleux Jérôme Coste qui est celui qui a imaginé les plus beaux casques qui soient dans l’histoire du 2 roues.
Des casques si beaux qu’on a envie de passer son Permis Moto ou se mettre au scooter pour être obligé d’en porter. Des casques dangereux pour ceux qui les croisent sur la route tant ils nous hypnotisent. On ne peut s’arrêter de les contempler.
Pour résumer la chose, on pourrait aussi dire que ce sont des casques qui passent au rang d’objet d’art. De vrais amateurs d’art éclairés pourraient les acheter juste pour les admirer sans fin.
Et Jérôme sera tout simplement là parce qu’il lui arrive de collaborer avec des fashion designers… le Ruby Margiela, le Ruby Chanel ont fait déjà coulé assez d’encre ! Et cette fois, c’est un artiste -Philippe Tourriol- qui a dessiné les motifs de la dernière série de casques. Ce sont des répliques de ses tableaux : des abstractions géométriques à même la tête ! Ce sont donc des éditions limitées, numérotées et signées. De véritables œuvres d’art qui restent tout de même plus abordables que le casque Ruby-Chanel bordée de vison qui avoisine les 3000 euros je crois ! Si j’étais fille d’emir-collectionneuse-au-budget-illimitée, je pense que je ne pourrais pas m’empêcher de m’offrir le Ruby Tourriol accompagné de son tableau approprié ! A ce moment-là, on serait dans une confusion totale entre art et design qui nous rapprocherait d’un artiste Suisse de génie : Armleder !
Il a bien fait des «furniture sculptures ». Des installations qui mettent en contact des éléments de mobilier ou de construction – lyre dorée, fauteuil à bascule, bloc de ciment, chaises, table de bois brut, jusqu’aux maisonnées pour chats –, avec des peintures abstraites, pour des jeux de couleurs, de matières et de formes. Les éléments géométriques du mobilier deviennent des motifs, et leur inclination ou présentation leur retire tout aspect fonctionnel. Bref, de la désinvolture esthétique comme je l’aime !
Mais bon, si j’étais fille d’émir-collectionneuse-au-budget-illimitée, je m’offrirai toute la collec des casques Ruby pour charmer les serpents dans le désert. Je virerai ma robe des mille et une nuits pour la remplacer par une combinaison de cuir et une paire de bottes Belstaff avec la fermeture à l’arrière, sur le mollet. Je me parfumerai à la gasoline, j’enfourcherai une Vincent des fifties et bon vent !
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